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L’Italie prévoit de taxer les « surprofits » des banques, leurs actions chutent à Milan

Au cœur de l’été, l’annonce avait de quoi surprendre et les marchés ont réagi à la mesure du choc. A l’issue d’un conseil des ministres tardif, lundi 7 août, le vice-président du conseil italien Matteo Salvini (Ligue, extrême droite) a annoncé de manière inattendue une mesure prévoyant une taxe de 40 % sur les « surprofits » des banques. Cette disposition a été glissée contre toute attente dans un décret-loi fourre-tout baptisé « Actifs, activités économiques et investissements stratégiques », portant sur les matières allant des licences de taxi aux investissements étrangers.

Mardi, les marchés ont répondu de manière spectaculaire en faisant plonger les titres des banques italiennes à la Bourse de Milan. A la fin de la journée boursière, BPER Banca avait ainsi perdu 10,94 %, Banco BPM 9,09 %, Intesa Sanpaolo 8,67 %, UniCredit 5,94 %, Mediobanca 2,48 % et la Banca Monte dei Paschi di Siena (MPS, détenue par l’Etat italien) avait vu son action baisser de 10,83 %. Dans la soirée, un communiqué du ministère de l’économie et des finances est venu préciser en réaction à la panique de marchés que la mesure allait comporter un « plafond pour la contribution qui ne [pourra] excéder 0,1 % du total des actifs ».

L’impôt extraordinaire voulu par le gouvernement, dominé depuis octobre 2022 par l’extrême droite de Giorgia Meloni, a été présenté comme « une mesure d’équité » par M. Salvini. Il s’agit d’une réponse à l’augmentation continue des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne (BCE) et aux coûts supplémentaires qu’elle occasionne aux ménages, les profits supplémentaires qu’elle a permis aux banques d’engranger n’étant pas accompagnés d’une meilleure rémunération des comptes de leurs clients. La nouvelle taxe à effet rétroactif, dont Rome estime qu’elle apportera 3 milliards d’euros au budget de l’Etat, doit ainsi permettre à l’exécutif de financer une aide publique aux premiers prêts hypothécaires, une baisse d’impôts ainsi que d’autres mesures fiscales en faveur des particuliers et des entreprises.

Mesure destinée aux ménages endettés

Cette décision s’adresse en premier lieu aux ménages qui, ayant contracté des prêts à taux variables, sont pénalisés par la politique de resserrement monétaire de la BCE. De nombreuses familles italiennes rencontrent ainsi des difficultés à payer des traites qui pèsent durement sur leur situation financière déjà tendue dans une Italie toujours touchée par l’inflation des produits de base. Faisant l’objet d’une attention particulière de la part de l’exécutif, le coût des prêts bancaires est d’ailleurs au cœur d’un différend latent entre l’institution présidée par Christine Lagarde et le gouvernement italien. Rome a adressé au cours des derniers mois des critiques répétées à la BCE au nom des ménages emprunteurs et des investisseurs.

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