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Le papillomavirus humain touche près d’un tiers des hommes dans le monde, selon une étude

Vaccination contre les papillomavirus humains à Utrecht (Pays-Bas), le 31 mai 2023.

Longtemps associés à des problèmes exclusivement féminins, les papillomavirus humains (HPV) sont de plus en plus identifiés par les chercheurs comme une menace de santé publique concernant les deux sexes. Près d’un tiers (31 %) des hommes de plus de 15 ans seraient atteints par au moins l’un de ces virus très contagieux et, plus important, un homme sur cinq (21 %) est porteur d’un HPV à haut risque, c’est-à-dire potentiellement oncogène.

Ces chiffres, issus d’une étude parue, mercredi 16 août, dans la revue The Lancet Global Health, confirment que les hommes sexuellement actifs, quel que soit leur âge, sont un réservoir important d’infections génitales, ainsi que l’importance d’inclure la population masculine dans les campagnes de vaccination contre les HPV.

Cette méta-analyse a pris en compte 65 études menées dans trente-cinq pays entre 1995 et 2022 et trouvé des données comparables dans la plupart des régions du monde, à l’exception de l’Asie de l’Est et du Sud-Est, où les taux sont moitié moins élevés. Elle montre que la prévalence de ces infections, c’est-à-dire le nombre de cas à un moment donné, était la plus importante chez les hommes âgés de 25 à 29 ans (35 %) et restait à un niveau élevé jusqu’à 50 ans. Mais le fait qu’elle soit également forte chez les plus jeunes de 15 à 19 ans (28 %) suggère que les hommes sont infectés rapidement après leur premier rapport sexuel. Ce profil d’infection est légèrement différent de celui des femmes, pour lesquelles la prévalence culmine peu après la première activité sexuelle et diminue avec le temps, avec un léger rebond après l’âge de 50 à 55 ans dans certaines populations.

Une précédente méta-analyse publiée en 2010 a montré que, chez les femmes ne présentant pas de cancer, la prévalence mondiale d’infection cervicale, c’est-à-dire du col de l’utérus, causée par un HPV était de près de 12 %. Mais, en 2014, une étude menée aux Etats-Unis a estimé qu’au cours de leur vie 85 % des femmes ayant au moins un rapport sexuel avec un homme risquaient de contracter une infection à HPV, contre 91 % des hommes. Les HPV sont, en effet, les infections sexuellement transmissibles les plus répandues dans le monde. Parmi les 200 types de papillomavirus pouvant se transmettre par voie sexuelle, une quinzaine sont considérés à haut risque, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes.

La vaccination, seul moyen de prévention

Si la plupart des infections sont asymptomatiques et éliminées naturellement par le corps, certaines sont persistantes et peuvent mener à des cancers. Chez les femmes, le plus courant est celui du col de l’utérus, causant la mort de plus de 340 000 femmes chaque année. Chez les hommes, ces infections peuvent se manifester cliniquement par des verrues ano-génitales, qui causent une morbidité importante et augmentent les taux de transmission, mais également des troubles péniens, anaux et oropharyngés. Le Centre international de recherche sur le cancer a estimé que, en 2018, 69 400 cas de cancers avaient été causés dans cette population par une infection à un HPV.

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