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Télescope James-Webb : le journal de bord de l’astrophysicien Olivier Berné

Tout va très vite avec le nouveau télescope spatial James-Webb, des agences américaine, canadienne et européenne. Actif depuis juillet 2022, il a déjà rapporté des images qui changent le regard des astronomes sur notre galaxie comme sur celles qui sont les plus éloignées de nous. Des dizaines d’articles de recherche ont été publiés ou mis en ligne en prépublication, soulevant davantage de nouvelles questions qu’ils n’apportent de réponses. Et un livre grand public sort déjà.

Mais c’est moins sa sortie rapide que son originalité qu’il convient de souligner. En effet, Destination Orion n’est pas une encyclopédie exposant tout de ce merveilleux instrument, mais plutôt une sorte de journal de bord de l’astrophysicien Olivier Berné, impliqué dans l’un des tout premiers programmes d’observation de James-Webb. Chercheur CNRS à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse, il y raconte son quotidien, fait de hauts et de bas, de joies et de stress, au rythme des nouvelles envoyées par le télescope. Et le lecteur se figure la science en train de se faire à grande vitesse.

D’ailleurs, entre l’écriture du livre et sa sortie, le chercheur a finalement réussi à publier dans un journal scientifique une découverte – dont il relate ici la genèse, parmi d’autres. L’épisode est l’un des plus vivants de l’ouvrage, où l’on voit des données arriver, des questions se poser, un groupe d’enquête se constituer, des hypothèses être formulées, battues et rebattues, jusqu’à la confirmation de la présence d’une molécule jamais observée dans une nébuleuse. D’autres chapitres racontent comment des clichés laids en noir et blanc se transforment en de magnifiques images colorées.

Une équipe de choc

Au fil des pages, l’auteur distille bien sûr quelques informations sur le télescope, son histoire, son orbite, sa taille… Mais aussi ses petits déboires, parfois méconnus, tant la communication officielle véhicule une image de perfection. Les corrections astucieuses de quelques défauts montrent la qualité des équipes, capables de travailler à 1,5 million de kilomètres des miroirs.

L’astrophysicien n’est pas avare non plus quant à sa cible de choix, la nébuleuse d’Orion, véritable pouponnière d’étoiles. Il y pensait plus de huit ans avant d’obtenir les premières images du télescope, et s’est démené pour constituer une équipe de choc et bétonner un dossier pour le jury de sélection des heureux élus à bénéficier des premières fenêtres d’observation.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Dans la fabrique des images du « James-Webb »

Connu aussi pour ses divers engagements dans la politique de recherche (collectif RogueESR) ou dans la lutte contre le réchauffement climatique (Labos 1point5), Olivier Berné ne peut s’empêcher de livrer quelques réflexions sur la liberté de la recherche et son financement.

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