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Interdiction du terme « steak végétal » : le numéro d’équilibriste du président de la FNSEA, Arnaud Rousseau

Pas question d’utiliser les terminologies « steak », « saucisse » ou « jambon » pour qualifier un produit élaboré à base de protéines végétales. Cette interdiction a été réitérée par le gouvernement, qui a notifié un décret en ce sens, à Bruxelles, le 23 août. L’information a été livrée par la voie d’un communiqué publié par le ministère de l’agriculture, lundi 4 septembre.

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Simple coïncidence ? Le lendemain, mardi 5 septembre, les entreprises de la viande, dont la première d’entre elles, le Groupe Bigard, fédérées au sein de Culture viande, organisaient leur colloque annuel à Paris. Sans surprise, le sujet du désormais banni « steak végétal » est venu sur la table des intervenants. Pas dans la bouche de Marc Fesneau, le locataire de la rue de Varenne ayant décliné l’invitation, mais dans celle d’Arnaud Rousseau.

Le nouveau président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), la principale organisation, s’est livré à un petit exercice d’équilibriste. Il est vrai que ce céréalier de Seine-et-Marne est aussi, depuis 2017, président du Groupe Avril. Ce bras armé de la filière végétale en France est une puissante firme agro-industrielle présente dans les huiles avec les marques Lesieur et Puget, les légumineuses, les agrocarburants, la nutrition animale et la chimie. Or M. Rousseau l’a reconnu dans son intervention : « Le décret a été attaqué par Protéines France, dont Avril est membre et dont la présidence est assurée par un collaborateur du groupe. »

Un sujet sensible pour la filière viande

En effet, le gouvernement avait déjà publié, en juin 2022, un décret pour limiter l’usage des termes « steak » ou « saucisse » aux protéines animales. Sauf que le texte avait été attaqué par Protéines France, lobby du végétal, devant le Conseil d’Etat. La plus haute juridiction administrative avait suspendu en référé le décret gouvernemental. M. Fesneau, désireux de mettre fin aux allégations trompeuses pour le consommateur, a décidé de revenir à la charge avec un nouveau texte. Il détaille le cadre de l’interdiction, prévoit des sanctions pour les industriels dérogeant aux règles et accorde un délai de mise en œuvre.

« A titre personnel et au nom de la FNSEA, j’affirme qu’il ne faut pas opposer protéines animales et protéines végétales », a déclaré M. Rousseau, avant d’affirmer au nom du Groupe Avril : « Protéines France ne déposera pas de nouveau recours contre ce décret. » Un propos immédiatement nuancé : « Cela ne veut pas dire que certains membres de Protéines France ne déposeront pas un recours. »

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