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La persistance de l’inflation relance le débat sur les gagnants de la hausse des prix

Une étudiante devant un sac de produits alimentaires et d’hygiène qu’elle a reçu de l’association Delivr’aide, à Toulouse, le 10 mai 2023.

A qui profite la crise ? L’interrogation, récurrente, s’impose en force en cette rentrée politique et sociale marquée par l’inflation et le recul du pouvoir d’achat. Alors que Bruno Le Maire, le ministre de l’économie et des finances, attend comme sœur Anne que les étiquettes des paquets de pâtes et des dentifrices reflètent enfin la baisse du prix des matières premières, les patrons de la grande distribution se relaient sur les ondes pour accuser les industriels de s’adjuger des marges indécentes.

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« Pour le consommateur, l’inflation est un impôt inégalitaire, un impôt qui n’est pas discuté au Parlement. On devrait tous être en mode combat contre l’inflation mais, en France, les décideurs ont l’air de s’en accommoder », a taclé, vendredi 8 septembre, sur BFM-TV, Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique du réseau d’indépendants.

« Mécaniquement, cela fait des recettes pour l’Etat » – liées à la hausse de l’assiette de TVA – et « pour les entreprises, c’est un appel d’air » sur le chiffre d’affaires, voire sur les marges, a lancé l’as de la controverse, omettant de préciser que son enseigne, leader en France, ne cessait de grignoter des parts de marché depuis le début de la crise inflationniste.

« Un mauvais procès »

L’achat perdant des ménages fait-il vraiment le bonheur des caisses publiques ? « L’Etat n’est pas gagnant en période d’inflation. C’est un mauvais procès : oui, les recettes de TVA peuvent augmenter, mais les dépenses de fonctionnement, d’investissement et d’intervention de l’Etat augmentent aussi, sans parler des mesures de protection pour les Français. Plus de 90 milliards d’euros ont été dépensés pour les préserver de l’inflation : les boucliers énergétiques, la revalorisation des minima sociaux, le paquet pouvoir d’achat… », rétorque au Monde Thomas Cazenave, le ministre délégué chargé des comptes publics.

Jeudi 14 septembre, c’est Xavier Bertrand, le président de la région des Hauts-de-France, qui reprochait à l’Etat de se faire « un pactole » grâce à la hausse des carburants. Ce que Bercy a vigoureusement contesté, chiffres à l’appui.

Le débat sur les gagnants et les perdants d’une inflation attendue à 5 % en 2023 (4,9 % en août, selon les chiffres publiés vendredi 15 septembre) apparaît d’autant plus légitime que le fossé entre une France en forme et l’autre qui peine s’élargit continûment. Côté pile, l’indice CAC 40, en hausse de près de 15 % sur un an, tutoie les sommets, et les dividendes versés au second trimestre (environ 50 milliards d’euros) sont au plus haut.

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