[Jeudi 28 septembre, le président de la République s’est exprimé devant les élus de l’Assemblée de Corse, à l’occasion du 80e anniversaire de la libération de l’île (du 9 septembre au 4 octobre 1943). Voici les principaux extraits de son discours :]
« (…) C’est ici, devant cet hémicycle où vivent les valeurs démocratiques de la Corse, que je suis venu faire droit à cet élan renouvelé qui suppose ambition commune et reconnaissance nouvelle. (…)
Nous sommes à un moment historique, car je pense qu’il y a une conscience collective précisément pour pouvoir avancer.
Et laissez-moi sur ce sujet vous dire ma conviction : la Corse est enracinée dans la France et dans la République. Elle a même souvent été pionnière. Songeons à la Constitution de 1755 de Pascal Paoli, à sa modernité démocratique. Et la Corse a aujourd’hui besoin de davantage de liberté, de la reconnaissance de son identité, de sa singularité insulaire et méditerranéenne. Et c’est cet enracinement dans notre histoire commune et cette reconnaissance qu’il faut tenir ensemble pour sortir de cette situation d’incompréhension et de confrontation, de défiance et de ressentiment. (…)
Je suis favorable à ce qu’une nouvelle étape soit franchie.
Cette étape a été préparée par le ministre de l’intérieur et des outre-mer, et je veux l’en remercier tout particulièrement, qui, depuis plus d’un an, a mené [ce travail] avec vous (…) Disons-le clairement, au moment où je vous parle, tout ce travail étant reconnu, le statu quo serait notre échec à tous. (…)
En début d’année, je suis moi-même venu à la rencontre de la délégation corse à Beauvau. C’est à cette occasion que j’ai demandé à la délégation de m’adresser, avant le 14 juillet, des propositions. Ce qui a été fait par la présentation de plusieurs résolutions devant votre assemblée et le vote largement majoritaire de l’une d’entre elles, le 5 juillet.
Pour ancrer pleinement la Corse dans la République et reconnaître sa singularité, son insularité méditerranéenne, ce rapport au monde et son rôle dans l’espace qui est le sien, nous devons avancer. Et il faut pour cela l’entrée de la Corse dans notre Constitution, c’est votre souhait, je le partage et je le fais mien, car je respecte et je reconnais l’histoire, la culture, les spécificités corses dans la République. (…)
Je suis favorable à ce que les spécificités de la communauté insulaire corse soient reconnues dans la Constitution au sein d’un article propre, celle d’une communauté insulaire, historique, linguistique et culturelle. Ces mots, je le souhaite, seront ceux de notre texte fondamental, des mots de respect et de reconnaissance.
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