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Les ressources minières kazakhes suscitent les convoitises

Scandium, Lanthane, cérium… Indispensables à la transition énergétique, les terres rares sont le pétrole de demain. Depuis que l’Occident a ouvert les yeux sur sa dépendance excessive à la Chine en la matière, il multiplie les stratégies de diversification. « Pour sécuriser ses ressources, l’Union européenne (UE) se tourne de plus en plus vers des pays comme le Canada, l’Australie ou encore le Kazakhstan », résume Thomas Gomart, directeur de l’Institut français des relations internationales.

Samedi 28 octobre, la mort d’au moins quarante-cinq mineurs sur un site d’ArcelorMittal a tragiquement rappelé que ce lointain pays d’Asie centrale regorge de richesses souterraines. Mercredi 1er et jeudi 2 novembre, il recevra, comme son voisin ouzbek, la visite du président français, Emmanuel Macron. Motif : « Soutenir ces deux pays dans leurs efforts de réforme », souligne l’Elysée. Mais, aussi, renforcer les liens « dans le domaine économique, notamment en matière énergétique et d’approvisionnement ».

Accompagné d’une quinzaine de chefs d’entreprise, dont ceux d’EDF, de Suez et d’Orano (ex-Areva), ainsi que du Bureau des recherches géologiques et minières, Emmanuel Macron a promis des « annonces de contrats ». Paris est notamment sur les rangs pour participer au projet de construction de la première centrale nucléaire kazakhe. Mais l’accès aux métaux critiques sera également au menu.

Des réserves difficiles à évaluer

Depuis son indépendance, en 1991, le pays de l’ex-URSS se targue en effet de posséder « tous les minerais et éléments du tableau de Mendeleïev » dans son sous-sol. D’après l’Institut d’études géologiques des Etats-Unis, il est le premier producteur d’uranium (40 % de la production mondiale), le deuxième producteur de chromite (13 %), le cinquième de cadmium (5,9 %) et ses mines regorgent de rhénium, de zinc ou encore de manganèse.

L’état total des réserves dont il dispose est néanmoins difficile à évaluer. « L’économie est en partie opaque », résume Agathe Demarais, du Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), un centre de réflexion indépendant. Cela, parce qu’un large pan des infrastructures comme des inventaires miniers datent de l’ère soviétique. Et parce que les grands clans proches du pouvoir se partagent une partie des ressources. Les cadres occidentaux travaillant dans le secteur confient volontiers, sous le couvert de l’anonymat, que la corruption n’y est pas rare.

Le pays est malgré tout l’un des plus attractifs de la région pour les étrangers, notamment grâce à ses efforts de réforme. « A son indépendance, il a pu exploiter ses champs d’hydrocarbures en faisant appel à des compagnies internationales détenant les compétences techniques indispensables pour le faire », explique Dominique Menu, ancien responsable de l’Asie centrale pour BNP Paribas, qui écrit régulièrement sur la région.

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