Donald Tusk, chef d’une coalition des forces pro-européennes en Pologne, a été élu premier ministre lundi 11 décembre par un vote du Parlement. L’élection de l’ancien président du Conseil européen était quasiment assurée après l’échec du premier ministre sortant.
Plus tôt dans la journée, le nationaliste Mateusz Morawiecki avait présenté au Parlement son discours de politique générale, mais avait perdu aussitôt le vote de confiance par 266 voix contre et 190 favorables, ouvrant ainsi la voie aux alliés de M. Tusk pour former un nouveau gouvernement.
Même si la coalition de forces pro-européennes a remporté les législatives du 15 octobre, c’est au pouvoir nationaliste sortant que le président Andrzej Duda, son allié, avait d’abord confié la tâche de constituer un gouvernement, retardant de près de deux mois la fin des huit ans du camp nationaliste populiste au pouvoir.
Contexte tendu avec Bruxelles
Désormais élu, M. Tusk doit présenter mardi son propre discours de politique générale et son gouvernement, et se soumettre immédiatement au vote de confiance, avant de prêter serment mercredi pour achever les procédures requises par la Constitution. M. Tusk compte ainsi pouvoir représenter son pays au prochain sommet européen, jeudi et vendredi à Bruxelles.
L’élection de Donald Tusk intervient dans un contexte toujours tendu entre Bruxelles et Varsovie. Le Tribunal constitutionnel polonais, sous influence du gouvernement populiste nationaliste battu dans les urnes, a jugé lundi que les astreintes imposées par la justice européenne pour le non-respect des décisions provisoires de la Cour européenne sont contraires à la loi fondamentale.
Le tribunal qui, selon Bruxelles, ne répond plus aux exigences d’indépendance, a jugé que les astreintes imposées à la suite d’une réforme de la justice controversée et à cause du fonctionnement délictueux d’une mine de charbon « sont contraires à la Constitution polonaise ».