Un « speed dating » pour des investisseurs, des dirigeants et des élus aux manettes du tourisme en France : voilà en quoi devait se transformer le château de Chantilly (Oise), jeudi 11 janvier, à l’occasion du Sommet Destination France, organisé par l’Elysée.
Environ deux cents dirigeants français ou étrangers étaient attendus, représentant les poids lourds du secteur : la Compagnie des Alpes, Airbnb, Marriott, Expedia, Pierre & Vacances, groupe Barrière, Club Med, Europa-Park, Louvre Hotels, Accor… Une manière de promouvoir un secteur qui représente près de 8 % du produit intérieur brut, emploie 1,7 million de personnes, mais souffre d’un manque de considération.
Emmanuel Macron devait y fixer quelques grands caps. Encourager les investissements qui contribuent à décarboner la filière, faire en sorte que les touristes aient des expériences de meilleure qualité, dépensent davantage et restent plus longtemps… Le tout à l’orée d’une année 2024 riche en événements : les Jeux olympiques et paralympiques, avec leurs 15 millions de visiteurs attendus, la réouverture de Notre-Dame, les commémorations des 80 ans du Débarquement et le Sommet de la francophonie à Villers-Cotterêts (Aisne).
Marché national du ski en recul
Autant de temps forts dont se réjouit la profession, qui a globalement retrouvé, en 2023, les niveaux de fréquentation d’avant la pandémie de Covid-19, d’après le bilan présenté par le cabinet spécialisé MKG et l’Alliance France Tourisme, mercredi 10 janvier. La France reste la première destination touristique du monde et le revenu par chambre du secteur hôtelier, indicateur-clé de ce domaine, enregistre une augmentation de 15 % par rapport à 2023. Cette croissance est tirée par les prix (+ 10 % en un an, et même + 26 % par rapport à 2019) et par des clients toujours au rendez-vous.
Le bilan révèle néanmoins des disparités : les établissements haut de gamme (quatre et cinq étoiles) surclassent les autres catégories. Certaines régions ont davantage profité de la reprise post-Covid (Paris, la Provence-Côte-d’Azur), d’autres moins (le littoral de la Manche, le Nord-Est, le Sud-Ouest).
Les grands acteurs nationaux tirent leur épingle du jeu. Ainsi, la Compagnie des Alpes affiche un excédent brut d’exploitation en hausse de 3 %, porté par ses activités d’hébergement et une fréquentation accrue dans ses parcs d’attractions. Les revenus issus de ses domaines skiables se maintiennent, dans un marché national du ski malgré tout en recul. Autre acteur majeur, le groupe Pierre & Vacances voit son chiffre d’affaires progresser de 13 %, notamment grâce à l’attractivité des Center Parcs.
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