Ce mercredi 10 janvier, le tout nouveau premier ministre, Gabriel Attal, est attendu au commissariat d’Ermont-Eaubonne, dans le Val-d’Oise. Gérald Darmanin patiente dans le froid, aux côtés des maires et députés du département pour l’accueillir. Celui qui occupe le ministère de l’intérieur depuis 2020, familier des lieux, ouvre ses bras et affiche un large sourire lorsque l’ex-ministre de l’éducation, de près de dix ans son cadet, sort de sa berline.
Le gouvernement d’Elisabeth Borne, auquel Gérald Darmanin appartenait, a été contraint à la démission la veille et la nouvelle équipe exécutive n’est pas encore constituée. Avant d’avoir formé son gouvernement, Gabriel Attal orchestre, sous l’œil des caméras, son deuxième déplacement depuis sa nomination à Matignon vingt-quatre heures plus tôt, cette fois aux côtés de Gérald Darmanin.
Cette sortie médiatique doit illustrer l’importance accordée à l’« ordre républicain » et à ce « droit à la vie paisible » que défendait Emmanuel Macron dans un entretien au Figaro en avril 2021. Dans ce commissariat modèle, Gabriel Attal écoute les policiers vanter les « belles opérations » menées pour démanteler les points de deal ou poursuivre les émeutiers qui ont fracassé des bâtiments publics durant la crise de violences urbaines qu’a traversée le pays à l’été 2023. « On n’a rien lâché », assure un policier, décrivant une collaboration idyllique entre la police et la justice qui a permis de mettre sous les verrous les fauteurs de troubles. Gérald Darmanin, en retrait, reste silencieux mais ne peut réprimer un air goguenard. C’est aussi son travail qui est encensé.
Gabriel Attal l’admet et salue, lors d’un point presse, l’« investissement majeur » conduit par Gérald Darmanin avec la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur. « Evidemment, nous allons poursuivre cet investissement parce que c’est ce que nous devons aux Français qui aspirent à pouvoir vivre sereinement dans notre pays », conclut le premier ministre, avant de tourner les talons sans répondre aux médias, désireux de l’interroger sur son choix de s’afficher, si vite, avec Gérald Darmanin. Un signe que le sort de ce dernier ne fait plus de mystère.
« Il faut que tout le monde l’aide »
Mardi soir, lors d’un dîner élyséen qui s’est étiré bien après minuit, le premier ministre a travaillé avec son nouveau directeur du cabinet, Emmanuel Moulin, le chef de l’Etat et le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, à l’architecture de son futur gouvernement.
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