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Le parcours d’obstacles qui attend Gabriel Attal à Matignon

Gabriel Attal, en compagnie de Gérald Darmanin, en déplacement dans le commissariat d’Ermont-Eaubonne (Val-d’Oise), le 10 janvier 2024.

Après la griserie de sa nomination à Matignon, le plus dur est à venir pour Gabriel Attal. Le nouveau premier ministre est attendu au tournant sur un certain nombre de dossiers sensibles, hérités du gouvernement Borne : la loi sur l’immigration, avec le risque de censure partielle du texte par le Conseil constitutionnel ; l’équilibre des finances publiques, dont Bruno Le Maire, ministre de l’économie depuis 2017, a fait un enjeu majeur du quinquennat ; l’objectif du plein-emploi fixé par Emmanuel Macron, qui nécessiterait une nouvelle réforme du marché du travail ; et l’ouverture au Parlement du débat sur la fin de vie, réforme sociétale d’envergure et arlésienne du quinquennat.

Autant de chantiers sur lesquels l’ancien porte-parole du gouvernement Philippe sera défié par les oppositions. Et que la communication autour d’un symbolique « réarmement civique » du pays ne suffira sans doute pas à éclipser.

Loi sur l’immigration et aide médicale d’Etat

Le Conseil constitutionnel se prononcera le 25 janvier à propos de la loi sur l’immigration, adoptée le 19 décembre 2023 à l’Assemblée nationale, qui a profondément fracturé la majorité.

Alors que le président de la République, la première ministre d’alors, Elisabeth Borne, et son ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, avaient estimé que certaines mesures de la loi, introduites par la droite, sont inconstitutionnelles, le nouveau gouvernement peut s’attendre à ce que les neuf juges constitutionnels en censurent tout ou partie. Dans ce cas, Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN), qui ont mêlé leurs voix à celle de la majorité, réclameront une révision de la Constitution, « pour retrouver des marges de souveraineté dans nos politiques migratoires », selon les mots du président (LR) du Sénat, Gérard Larcher.

Que fera le nouveau premier ministre ? Depuis le ministère de l’éducation, Gabriel Attal a prudemment gardé le silence durant les semaines de débat parlementaire sur le projet de loi. Nul ne peut prédire, dans la majorité, la position qu’il défendra : réintroduire des mesures législatives censurées et assumer le tournant droitier qu’a semblé prendre l’exécutif, ou bien en rester là, au risque de devoir affronter les oppositions de droite et d’extrême droite.

Une chose est sûre, Gabriel Attal aura à composer avec la mobilisation de la société civile dans la rue. Plusieurs organisations, parmi lesquelles La France insoumise ou Europe Ecologie-Les Verts, ainsi que plusieurs collectifs de sans-papiers, ont appelé à manifester le 14 janvier. Une semaine plus tard, le 21 janvier, ce sont plus de 200 personnalités, dont les dirigeantes des deux premiers syndicats, Marylise Léon (CFDT) et Sophie Binet (CGT), qui ont prévu de défiler contre le texte.

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