L’agence américaine de régulation de l’aviation civile (FAA) a annoncé, jeudi 11 janvier, l’ouverture d’une enquête formelle sur une possible défaillance de Boeing, susceptible d’avoir joué un rôle dans le décrochage d’une porte d’un appareil 737 MAX 9 lors d’un vol de la compagnie Alaska Airlines.
Les investigations devront « établir si Boeing a failli à s’assurer que les [appareils] étaient conformes au design prévu et en état de fonctionner en sécurité », a publié la FAA dans un communiqué. « Les méthodes de Boeing doivent respecter les standards les plus élevés auxquels ils sont tenus légalement », a rappelé le régulateur, qui a notifié au constructeur le lancement de l’enquête.
« Cet incident n’aurait jamais dû arriver et ne doit jamais se reproduire », a martelé le régulateur, indiquant que les 737 MAX 9 dont il avait ordonné l’inspection devaient rester au sol jusqu’à nouvel ordre. L’enquête de la FAA sera menée parallèlement à celle de l’autorité américaine de sécurité des transports, la NTSB, qui est à pied d’œuvre depuis samedi.
Des défaillances observées par les deux plus gros clients du 737 MAX 9
Une porte s’est décrochée vendredi 5 janvier de la carlingue d’un Boeing 737 MAX 9 lors d’un vol d’Alaska Airlines qui devait relier Portland (Oregon) à Ontario (Californie), mais l’incident n’a fait que quelques blessés légers et l’avion a pu atterrir sans encombre à son aéroport d’origine.
Mercredi, Dave Calhoun, directeur général de Boeing, s’était engagé à ce que l’avionneur détermine « ce qui, dans le travail originel, a dysfonctionné et permis ce raté ». Lors de vérifications déjà menées depuis samedi, les deux plus gros clients du 737 MAX 9, United Airlines et Alaska Airlines, ont chacun révélé avoir découvert des équipements mal fixés sur certains de leurs appareils.
La condamnation de certaines portes est proposée par Boeing à ses clients sur le MAX 9 quand le nombre d’issues de secours existantes est déjà suffisant au regard du nombre de sièges dans l’appareil.
Airbus enregistre une année record
Pendant que Boeing est empêtré, Airbus se satisfait de son année 2023. L’avionneur européen a annoncé jeudi avoir engrangé 2 094 commandes nettes l’an passé, pulvérisant son précédent record datant de 2013, de 1 503 commandes nettes. Le groupe a surfé sur les succès de ses monocouloirs de la famille A320 et ses long-courriers A350.
Après la pandémie, « nous avions initialement prévu que l’aviation se redresserait entre 2023 et 2025, mais ce que nous avons vu en 2023, c’est que parallèlement au marché des monocouloirs, celui des gros-porteurs est revenu bien plus tôt que prévu et avec vigueur », a commenté Christian Scherer, le directeur général d’Airbus Avions commerciaux, cité dans un communiqué.
Les mégacommandes se sont donc accumulées en 2023 pour Airbus, qu’il s’agisse de la compagnie indienne à bas coûts IndiGo, qui a signé la plus importante en volume de l’histoire de l’aviation civile (500 A320), d’Air India (250 appareils dont 40 A350) ou encore de Turkish Airlines (230 avions dont 60 A350).
Son carnet de commandes de 8 598 appareils au 31 décembre, lui assure de nombreuses années de production. L’avionneur s’est engagé dans une forte montée en cadence pour y répondre. Il compte ainsi passer de 48 A320 produits chaque mois en 2023 à 75 à l’horizon 2026. En 2019, avant la pandémie qui a désorganisé son outil industriel, il en produisait 60. Il prévoit d’augmenter sa production mensuelle d’A350 de cinq à neuf fin 2025.