Lors de sa passation des pouvoirs vendredi matin, la nouvelle ministre de la santé, Catherine Vautrin, a rendu hommage à Simone Veil
« En entrant ici, je veux immédiatement rendre hommage à l’une de mes prédécesseures (…), Simone Veil », au moment « où son texte fondateur doit être gravé dans le marbre de notre Constitution », a déclaré la nouvelle ministre du travail, de la santé et des solidarités, Catherine Vautrin, lors de la passation de pouvoirs avec Agnès Firmin Le Bodo (ex-ministre de la santé) et Aurore Bergé (ex-ministre des solidarités et familles) au ministère de la santé. Elle a ainsi évoqué le projet de loi inscrivant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution, que le gouvernement espère voir aboutir au début de mars.
Pour rappel, l’ex-membre des Républicains et présidente du Grand Reims depuis 2014, s’était vu barrer la route de Matignon en 2022 par l’aile gauche de la Macronie, pour ses positions droitières, notamment pour avoir participé à la mobilisation contre la loi autorisant le mariage aux personnes de même sexe il y a dix ans.
Vendredi, Mme Vautrin a aussi souligné que « la prévention comme l’offre de soin sont des enjeux absolument majeurs ». Elle a estimé que « l’hôpital public et tous les établissements de santé doivent être tout autant soutenus que modernisés » et que les soignants, dont elle a évoqué « le courage », doivent avoir « des conditions d’exercice stimulantes ».
« Je n’oublie pas ce grand sujet de la fin de vie », a-t-elle ajouté, sans en dire davantage, alors que le projet de loi sur ce sujet ultrasensible promis de longue date est désormais attendu en février.
« Oui, notre système de santé et notre secteur médico-social ne manquent pas de défis », a-t-elle lancé, promettant de consacrer « toute [s]on énergie » à « réarmer notre système de soin .
A ses côtés, Mme Firmin Le Bodo a dit sa « profonde reconnaissance à l’ensemble des professionnels de santé », tandis qu’Aurore Bergé, nommée ministre déléguée à l’égalité hommes-femmes et à la lutte contre les discriminations a déclaré que « ce ministère, sans les femmes, il ne tient pas », tout comme « la société ».
Peu après, Mme Vautrin s’est rendue au ministère du travail pour la passation avec Olivier Dussopt, rendant hommage, cette fois, à l’ex-ministre centriste Jean-Louis Borloo, qui avait été ministre de l’emploi.
Evoquant un dialogue social « parfois difficile, mais toujours fécond », elle a annoncé qu’elle recevrait « très prochainement les partenaires sociaux ».
Alors qu’elle a dans ses missions l’objectif fixé par le président Macron d’atteindre le plein emploi (soit un taux de chômage autour de 5 % en 2027), Mme Vautrin a rappelé qu’elle était d’une génération qui « a connu le chômage de masse » et qu’elle le « voit aujourd’hui enfin baisser ». Mais « nous savons tous qu’il faut continuer l’effort , a relevé l’ex-sarkozyste, citant les efforts à faire « pour cette France qui se lève tôt », clin d’œil de cette dernière à l’ex-chef de l’Etat. Mme Vautrin a aussi mis en exergue « le courage » d’Olivier Dussopt, qui a notamment porté la réforme très impopulaire des retraites.
« Quand j’ai rejoint le gouvernement, j’ai brûlé mes vaisseaux, mais ça en valait la peine », a noté l’ex-socialiste, qui quitte le gouvernement « après six années ».