Close

Après la nomination de Rachida Dati au ministère de la culture, la droite sonnée

Rachida Dati et Eric Ciotti, lors du dernier meeting de Valérie Pécresse avant le premier tour de l’élection présidentielle, à Paris, le 3 mars 2022.

Eric Ciotti n’a rien vu venir. Quand la rumeur de l’arrivée de Rachida Dati au gouvernement prend de l’épaisseur, ce jeudi 11 janvier en milieu d’après-midi, le président du parti Les Républicains (LR) prépare son discours pour des vœux qu’il doit prononcer aux habitants de son fief niçois. Au moment de se présenter à la tribune, vers 18 heures, au palais de la Méditerranée, le député des Alpes-Maritimes a déjà reçu le coup de fil de la future ministre de la culture. « Elle m’en a informé avec tristesse. J’ai de l’estime pour elle mais bien entendu, je regrette ce choix, qui est totalement incompatible avec sa place dans notre famille politique », a-t-il indiqué à l’Agence France-Presse. Avant de manifester sa volonté d’exclure Rachida Dati du parti de droite, estimant qu’avec sa nomination, elle s’est ainsi « placée en dehors de notre famille politique ».

Le coup est rude pour celui qui avait nommé Mme Dati à la tête du conseil national de LR, le « parlement » du parti. Et inattendu. Après Edouard Philippe, Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin en 2017, puis Franck Riester ou Damien Abad, Les Républicains pensaient en avoir fini avec la mode du débauchage. Ces derniers mois, le patron des députés LR, Olivier Marleix, avait même mis en garde l’exécutif à plusieurs reprises, en demandant à Emmanuel Macron de « s’abstenir » de recruter dans les rangs de la droite.

En juillet 2023, l’ancienne première ministre Elisabeth Borne n’avait d’ailleurs pas pioché chez LR lors du précédent remaniement. Son successeur, Gabriel Attal, en avait aussi fait la promesse au téléphone à Eric Ciotti, mardi 9 janvier. « Dati, ça vient du château », estime l’entourage du Niçois, qui renvoie la responsabilité à Emmanuel Macron. Référence au deal passé entre le chef de l’Etat et l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy, en lui promettant d’avoir le champ libre pour représenter le camp macroniste aux élections municipales de 2026, afin de ravir la mairie de Paris à Anne Hidalgo.

Une nouvelle prise de guerre à droite pour M. Macron, qui affaiblit un peu plus la formation de M. Ciotti. « Cela complique beaucoup les choses pour nous à Paris », souffle le vice-président LR, Julien Aubert. « On était très fiers de nous après le vote de la loi immigration [en décembre 2023], mais Emmanuel Macron nous rappelle que dans la Ve République, c’est le président qui a la main », souligne Alexandre Vincendet, député LR du Rhône. Ce « Macron-compatible » regrette le départ d’une personnalité aussi identifiée et populaire à droite que l’ancienne ministre de la justice sous la présidence de Nicolas Sarkozy. « C’est encore une figure en moins chez LR avec une expérience gouvernementale. Pour un parti qui n’arrête pas de se dire de gouvernement, cela pose tout de même question. »

Il vous reste 45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top