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IA : les médias cherchent la bonne tactique pour faire payer les plates-formes

Mathias Döpfner, PDG d’Axel Springer, lors de la remise du prix Axel Springer à Satya Nadella, PDG de Microsoft, pour ses contributions exceptionnelles à l’industrie technologique. A Berlin, le 17 octobre 2023.

Comment les médias peuvent-ils riposter face à l’essor des intelligences artificielles (IA), qui se nourrissent en partie de leurs contenus ? C’est sur ce sujet qu’ont travaillé, jeudi 11 janvier à Paris, dans un « brainstorm » et « séminaire commun », plusieurs représentants de l’Alliance de la presse d’information générale (APIG) et du Syndicat des éditeurs de presse magazine (SEPM), hôtes de la réunion.

« La question est désormais : comment essayer de négocier une forme de compensation financière pour l’utilisation de nos articles dans l’entraînement des grands modèles de traitement du langage ? Et quelle stratégie juridique adopter ? », explique Pierre Petillault, directeur général de l’APIG, qui rassemble des quotidiens nationaux et régionaux, ainsi que des hebdomadaires régionaux.

Un an après le début d’une nouvelle vague de l’IA générative, capable de créer des textes et des images sur tous types de sujets, les médias sont déterminés à négocier des accords avec les géants de l’IA comme Google, Microsoft ou OpenAI, le concepteur du robot conversationnel ChatGPT. Mais l’effervescence en cours soulève plusieurs questions dans le secteur, où émergent à la fois de premières plaintes d’éditeurs jugeant leurs contenus pillés et de premiers contrats entre groupes de presse et fabricants d’IA.

« Nous sommes des fournisseurs de matière première pour l’industrie de l’IA. Ces logiciels ont besoin des contenus fiables, récents et de qualité des éditeurs. Les géants de l’intelligence artificielle auront besoin de nous », assène Emmanuel Parody, secrétaire général du Groupement des éditeurs de contenus et services en ligne (Geste), qui sera reçu, la semaine du 15 janvier, par le comité interministériel sur l’IA créé par Matignon.

Comme ses homologues, le dirigeant reconnaît toutefois qu’à ce stade l’angle d’attaque juridique « ne coule pas de source ». Il est moins évident que pour les droits voisins, créés dans la directive européenne de 2019 sur le droit d’auteur dans le but exprès de donner aux médias le droit de négocier une rémunération, en échange de l’utilisation de courts extraits de leurs contenus sur les moteurs de recherche et les réseaux sociaux.

Plainte du « New York Times »

Les organisations professionnelles françaises se posent aussi la question de mener leur offensive de négociation de façon plus ou moins groupée, et de recourir à des organismes de gestion collective comme la Sacem (musique), le Centre français de la copie privée (mandaté par l’APIG pour collecter certains droits voisins) ou la société des droits voisins de la presse (DVP, dont le Geste et le SEPM sont membres).

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