Maire du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), président du Mouvement républicain et citoyen (MRC, gauche), Jean-Luc Laurent est mort brutalement à l’hôpital Marie-Lannelongue, au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), le jeudi 11 janvier, en début d’après-midi, d’un arrêt cardiaque survenu alors qu’il semblait se remettre d’une première attaque, le 21 décembre 2023. Il avait 66 ans.
Cet homme affable, dont la courtoisie se mariait avec une forte détermination, était un humaniste, comme l’ont souligné tous ceux qui, de gauche à droite, lui ont rendu hommage. Né le 23 juin 1957 à Paris, il est entré au Parti socialiste à 20 ans et est devenu membre du bureau national en 1992. Elu pour la première fois en 1983 dans les rangs de l’opposition au conseil municipal du Kremlin-Bicêtre, il lui faudra attendre douze ans pour siéger à la tête de la mairie. Il sera réélu en 2001, 2008, 2014 et 2020.
Elu député de la dixième circonscription du Val-de-Marne, en 2012, il cède son poste de maire à son premier adjoint, Jean-Marc Nicolle, en janvier 2016, pour respecter la loi sur le non-cumul des mandats. Mais son successeur, rattrapé par diverses affaires, est mis en examen en 2018, pour « abus de confiance, favoritisme, trafic d’influence et corruption active », mais n’en conserve pas moins son poste. Aux municipales suivantes, en 2020, il se présente contre son ancien compagnon de route. Il gagne difficilement avec 34,2 % des voix au second tour, dans le cadre d’une triangulaire.
Les hommages affluent de toutes parts
Proche d’Arnaud Montebourg (il avait participé à sa précampagne en vue de l’élection présidentielle de 2022), Jean-Luc Laurent était aussi un fidèle de Jean-Pierre Chevènement. En 1993, il participe à ses côtés à la création du Mouvement des citoyens, devenu Mouvement républicain et citoyen. Il assure le secrétariat général du premier, puis devient secrétaire national du second.
Au congrès du Kremlin-Bicêtre, en juin 2008, il est nommé secrétaire national chargé de l’organisation et de la coordination du parti. Deux ans plus tard, il accède à la présidence avec 91,7 % des voix, succédant à son mentor qui ne se représentait pas.
Conseiller régional d’Ile-de-France en 1986, il est élu vice-président chargé du logement, du renouvellement urbain et de l’action foncière, après la victoire de la gauche en 1998. Il est ensuite délégué spécial du Grand Paris et préside parallèlement l’Etablissement foncier d’Ile-de-France. Le soir de son élection au Palais-Bourbon, en 2012, il annonce sa démission de ces deux mandats pour se mettre en accord avec la législation. Son dernier combat, il l’a livré le 14 décembre 2023 lorsqu’il a accueilli les maires du département afin de demander ensemble à l’Etat « de ne plus abandonner les communes de France et particulièrement du Val-de-Marne ».
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