Des propos « odieux ». Lors d’une interview accordée à LCI dimanche 14 janvier, la ministre déléguée à l’égalité entre les femmes et les hommes et à la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a dénoncé les propos de Gérard Depardieu diffusés en décembre sur France 2, tout en estimant qu’Emmanuel Macron n’a aucunement exprimé du « soutien » à ces paroles sexistes de l’acteur.
« Les propos [que Gérard Depardieu] a tenus dans une émission sont des propos qui sont (…) inacceptables. Point. Il n’y a rien à défendre dans les propos qui ont été les siens et personne ne les a défendus, personne évidemment dans le gouvernement, ni le président de la République », a ajouté Mme Bergé. Par ailleurs, elle affirme ne pas avoir « entendu le président de la République, à aucun moment, dire que les propos qui avaient été tenus par Gérard Depardieu méritaient un quelconque soutien et une quelconque défense ».
Emmanuel Macron avait notamment dénoncé une « chasse à l’homme » contre Gérard Depardieu, un « immense acteur » qui « rend fière la France », quelques jours après la diffusion sur France 2 d’un sujet du magazine « Complément d’enquête », qui mettait en lumière des extraits inédits d’un documentaire consacré à l’acteur. Sur ces images, on voit M. Depardieu tenir des propos obscènes de façon décomplexée envers plusieurs femmes, dont une mineure.
Le chef de l’Etat a ensuite été vivement critiqué par plusieurs associations féministes pour avoir apporté en décembre ce qu’elles considèrent comme un soutien à la star de cinéma.
Trois plaintes pour agression sexuelle ou viol
Gérard Depardieu, quant à lui, est mis en examen pour viols et visé par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol, des accusations qu’il rejette. En outre, plus d’une dizaine de femmes qui ont travaillé avec lui entre 2000 et 2022 dénoncent un même mode opératoire de prédation sur ses tournages : des propos sexuels répétés, des attouchements ou un comportement inapproprié. Ces accusations, révélées par le site d’investigation en ligne Mediapart au printemps 2023, démontrent aussi la complaisance d’une partie de l’industrie du cinéma envers les comportements de Gérard Depardieu.
Interrogé sur le même sujet sur BFM-TV ce dimanche, le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, a pour sa part estimé que « le président de la République a commis une faute grave » en affichant son soutien à Gérard Depardieu. « Il a voulu faire diversion au lendemain du vote sur [la loi relative à] l’immigration », a-t-il affirmé.
Des manifestations lancées par des associations féministes ont eu lieu dans plusieurs villes de France jeudi soir contre le soutien affiché à M. Depardieu par M. Macron, également critiqué après l’annonce du nouveau gouvernement en raison de l’absence de femmes aux postes régaliens.
