Une Europe forte comme réponse aux crises auxquelles est confronté le monde. Lors de sa conférence de presse, mardi 16 janvier, le président français, Emmanuel Macron, a insisté sur la stratégie commune que doit opposer l’Union européenne (UE) à la guerre en Ukraine. « Nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner », a-t-il affirmé.
Désireux de montrer que la France n’est pas à la traîne en matière de soutien militaire à Kiev, comme l’accusent certains de ses partenaires, le chef de l’Etat, qui se rendra sur place « en février », a annoncé la prochaine livraison de quarante nouveaux missiles air-sol Scalp à longue portée.
Le chef de l’Etat a également dévoilé l’envoi de « plusieurs centaines de bombes » ; selon l’Elysée, il s’agit du modèle AASM (« armement air-sol modulaire », aussi appelé « Hammer »), un dispositif qui permet de transformer des bombes lisses classiques de 250 kg à 1 000 kg en projectiles guidés avec une portée pouvant atteindre 70 kilomètres.
Face à l’hypothèse d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche en novembre et d’une forme d’isolationnisme américain qui en découlerait, Emmanuel Macron a là encore mis en avant la nécessité de construire « une Europe plus forte, qui sache se protéger elle-même et qui ne dépende pas des autres ». Soulignant que « la démocratie américaine traverse une crise », il a tenu à rappeler qu’il avait déjà « eu affaire » à Donald Trump lors de son premier quinquennat. « Je prends les dirigeants que les peuples me donnent », a-t-il déclaré.
Macron : « Toutes les vies se valent »
Evoquant les bombardements de Gaza, menés en représailles à l’attaque du Hamas qui a fait 1 140 victimes israéliennes le 7 octobre 2023 (selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes), le président français a à la fois défendu l’instauration d’un « cessez-le-feu » et la nécessité pour Israël de procéder désormais à des « opérations ciblées ». En cent jours, les frappes dans l’enclave palestinienne ont causé la mort de plus 24 000 personnes.
« Toutes les vies se valent », a assuré le chef de l’Etat, qui a confirmé un accord conclu en coopération avec le Qatar pour acheminer à la fois de l’aide humanitaire à la population de Gaza et des médicaments aux otages israéliens qui y sont détenus par le Hamas. Emmanuel Macron a annoncé la tenue d’une cérémonie d’hommage aux 41 ressortissants français tués dans l’attaque du groupe palestinien, aux Invalides, à Paris, le 7 février.
Assurant parler « presque chaque semaine » avec le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, le chef de l’Etat a estimé que « poursuivre aujourd’hui les opérations telles qu’elles sont conduites » fait prendre un risque à Israël « dans la durée, compte tenu de ce que cela fait naître dans toute la région ». Ces dernières semaines, les alliés américains d’Israël ont demandé, en vain, à l’Etat hébreu, de préserver davantage les civils palestiniens.
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