« Les Français ne nous pardonneraient ni l’inaction ni une forme de mollesse. Donc je veux appuyer sur l’accélérateur avec des mesures fortes », a déclaré mardi 16 janvier le premier ministre devant les députés de sa majorité relative. Gabriel Attal s’exprimait pour la première fois au Parlement devant l’intergroupe des députés Renaissance, MoDem et Horizons, avant même de prononcer la semaine prochaine sa déclaration de politique générale.
Le nouveau chef du gouvernement s’est dit cependant « parfaitement lucide » sur le « contexte difficile » dans lequel il a été nommé, « avec des perspectives économiques incertaines » et « un contexte politique […] tendu, encore plus avec l’échéance des élections européennes qui arrivent, où les oppositions feront encore moins de cadeaux ». Il a souhaité construire cette déclaration de politique générale « avec » les parlementaires et avec les Français « à travers une série de déplacements ».
« Il faut assumer un certain nombre d’orientations, de décisions courageuses qui vont susciter du débat et de la controverse, mais qui vont dans le sens de nos valeurs, de notre ADN », a-t-il encore déclaré. « Il y a une attente majeure dans notre pays autour de la valorisation du travail » et des Français qui gagnent « au-dessus de ce qu’il faut avoir pour pouvoir bénéficier des aides, et en dessous de ce qu’il faut avoir pour pouvoir s’en sortir tout seuls ».
Ces Français risquent de basculer « vers une offre politique qui peut sembler séduisante parce qu’elle donne l’impression qu’elle va donner un coup de pied dans la fourmilière, mais qui, à chaque fois qu’elle a eu à se prononcer sur des orientations en faveur de ces Français, ne s’est jamais mise de leur côté », a averti M. Attal, faisant allusion au Rassemblement national, donné favori aux européennes.
Sur l’école, M. Attal entend « assumer cette politique d’exigence et d’excellence à tous les étages »
Le premier ministre en a profité pour décliner certaines de ses grandes orientations, comme « continuer à inciter au travail », car il « permet de financer notre modèle social, nos services publics et la solidarité ». Il a également mis l’accent sur « les services publics », qu’il veut « toujours plus efficaces ».
Au sujet de l’école, M. Attal entend « assumer cette politique d’exigence et d’excellence à tous les étages » et sur la santé, il a jugé qu’il « faut probablement aller un cran plus loin ».
Quant à la sécurité, il a souhaité « montrer qu’on est une société de droits et de devoirs », de « respect de l’autorité », même si « c’est probalement le plus difficile, parce que ça ne se règle pas par une loi, un décret ou un arrêté ».
En matière de climat, « il faut qu’on soit extrêmement offensif » et « ne pas laisser nos oppositions expliquer qu’elles seraient plus ambitieuses que nous ». « Laisser notre pays à des extrêmes qui n’ont qu’une ambition, prendre le pouvoir pour garder le pouvoir et faire leur beurre des difficultés que vivent les Français, ça ne serait pas tout à fait patriote », a-t-il conclu.