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Malgré la tentative d’Emmanuel Macron d’éteindre les critiques, le trouble demeure dans la majorité

Ce n’était pas l’objet de l’invitation, mais lundi 15 janvier, pour la première fois depuis sept ans, Emmanuel Macron présente ses vœux aux parlementaires de la majorité. Députés et sénateurs sont conviés à boire le champagne à l’Elysée en début de soirée, histoire, pour le chef de l’Etat, de rassembler son camp et de tourner la page d’une douloureuse fin d’année et d’un remaniement riche en surprises douces-amères.

« Ceux qui pensaient que ce serait un acte de contrition en ont été pour leurs frais », commentera l’ancien ministre de l’agriculture et député Renaissance de la Manche, Stéphane Travert. Ni la droitisation du gouvernement ni le renvoi peu élégant de la première ministre, Elisabeth Borne, encore moins l’adoption avec les voix de l’extrême droite de la loi « immigration » en décembre 2023, ne donnent lieu à de quelconques regrets de la part du chef de l’Etat, qui se dit « fier » de l’année écoulée. « C’est un bon communicant : un peu d’humour, l’œil qui frise et ça passe », complimente le député MoDem des Yvelines Bruno Millienne à la sortie.

Huit ministres sur les quatorze nommés jeudi 11 janvier pour faire partie d’un « gouvernement resserré », selon les mots de l’Elysée, ont milité au sein du parti Les Républicains (LR), donnant le sentiment d’un virage assumé vers la droite. Mais, lundi, le chef de l’Etat invite sa majorité à garder son « unité » et son « esprit de dépassement », alors que se côtoient dans la salle l’ex-sarkozyste Rachida Dati, promue ministre de la culture, et l’ancien socialiste Clément Beaune, qui n’a pas été reconduit au ministère des transports. « Réactiver les clivages, c’est la défaite assurée », sermonne Emmanuel Macron. « Ce qui nous différencie depuis 2016, c’est le fait de partir du réel pour répondre aux problèmes des Français », répond-il à ceux qui l’accusent d’avoir rompu avec le macronisme originel.

« 2023 vous a collectivement mis à rude épreuve et je ne l’ignore pas, compatit toutefois le chef de l’Etat, je sais que le débat [sur la loi sur l’]immigration a été difficile, comme la [réforme des] retraites. » Emmanuel Macron anticipe désormais l’invalidation de plusieurs mesures de la loi « immigration » par le Conseil constitutionnel qui doit rendre sa décision le 25 janvier. Droite et extrême droite demanderont alors de « changer la Constitution ou de sortir des traités » européens, prévoit-il. « C’est là qu’il faudra se battre, et pas en nous divisant », met-il en garde.

« Combat » sur le « terrain »

Après avoir fait passer « beaucoup de lois », le chef de l’Etat veut, à cinq mois des élections européennes, « de la vitesse, des actions concrètes et avancer », dit-il. En février, un projet de loi sur la fin de vie sera présenté, promet-il, avec l’objectif de « changer la loi actuelle pour plus d’humanité, après la présentation d’un plan pour les soins palliatifs en janvier ». Mais pour le reste, « tout ce qu’on peut faire par voie réglementaire est plus qu’utile pour être plus agiles. Innovons dans les méthodes ! », clame-t-il.

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