« Toute la planète » serait affectée par une perturbation des échanges qui transitent par le détroit de Taïwan en raison de son importance pour le commerce mondial, a mis en garde le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, mercredi 17 janvier. « C’est la dernière chose dont nous avons besoin » actuellement, a-t-il déclaré au Forum économique mondial, à Davos.
Il s’agit d’une « raison très concrète » pour maintenir la paix car « Taïwan joue un rôle disproportionné » à sa taille pour l’économie mondiale, a-t-il déclaré. L’île, que la Chine entend reprendre, si nécessaire par la force, est au cœur des tensions sino-américaines, les Etats-Unis étant le principal fournisseur d’armes des autorités taïwanaises.
« Notre intérêt » est « d’assurer le maintien de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan » et que « tout différend entre Taïwan et la Chine soit résolu de manière paisible », a plaidé M. Blinken. « Beaucoup de pays ont un intérêt à préserver la paix et la stabilité », en raison de la place importante qu’occupe Taïwan dans l’approvisionnement mondial en semi-conducteurs. « Nous ne sommes pas les seuls à le dire » à Pékin, a expliqué le chef de la diplomatie américaine.
Tensions géopolitiques
Samedi, les Taïwanais ont élu à la présidence Lai Ching-te, qui a promis de protéger le territoire des « menaces et intimidations » de Pékin. La Chine l’a décrit comme un dangereux séparatiste et menacé ses soutiens de conséquences néfastes.
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est par ailleurs « moins optimiste » pour le commerce mondial cette année, a déclaré à Davos sa directrice générale, Ngozi Okonjo-Iweala, invoquant notamment « l’aggravation des tensions géopolitiques, les perturbations [observées] en mer Rouge, sur le canal de Suez, le canal de Panama ».
Au début d’octobre, juste avant l’attaque du Hamas contre Israël, l’OMC avait déjà revu en très forte baisse ses prévisions pour 2023, disant s’attendre à ce que le volume du commerce mondial de marchandises augmente de seulement 0,8 %. Elle s’attendait en revanche à un rebond à 3,3 % cette année.