La ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, a demandé au premier ministre, à pouvoir « se déporter des actes relatifs » au « collège Stanislas », a confirmé son entourage au Monde, après une information de l’Agence France-Presse. Cet établissement catholique privé du 6e arrondissement de Paris, où sont scolarisés ses enfants, est accusé de « dérives » homophobes et sexistes, ainsi que de pratiques non conformes à la loi, dans un rapport officiel.
Le chef du gouvernement, Gabriel Attal, a accepté cette demande, a précisé l’entourage de la ministre, confirmant une information de BFM-TV. D’après la même source, Amélie Oudéa-Castéra a pris cette décision sur la base d’une recommandation de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.
Une mission de l’inspection générale de l’éducation nationale, mandatée en 2022 Pap Ndiaye, après des révélations de Mediapart, a remis ses conclusions à Gabriel Attal à la fin de l’été 2023. Selon nos informations, la mission signale des manquements au code de l’éducation et notamment à la loi Debré, qui régit l’enseignement privé sous contrat.
« Dérives » également dans la teneur de ces cours, selon le rapport, qui souligne que « certains catéchistes expriment des convictions personnelles qui outrepassent les positions de l’Eglise catholique, par exemple sur l’IVG » ou « susceptibles d’être qualifiées pénalement sur l’homosexualité ».
Pour sa défense, la nouvelle ministre de l’éducation a assuré que ce rapport avait « été commandé en février 2023, et bouclé début août 2023 ». « Et aussitôt Gabriel Attal [alors ministre de l’éducation] a demandé au rectorat et à l’inspection générale de suivre un plan d’action qui fait presque 15 mesures », a-t-elle déclaré sur France 2.
Atmosphère homophobe et sexiste
La direction de cet établissement huppé et le diocèse de Paris jugent eux que ce rapport ne valide pas les graves reproches relayés par plusieurs médias.
Dans cet établissement réputé conservateur régnerait, d’après plusieurs enquêtes de presse, dont celle du Monde, une atmosphère homophobe et sexiste. L’établissement est également cité dans des affaires d’agressions sexuelles mettant en cause d’anciens aumôniers et des anciens cadres dont l’ancien directeur Daniel Chapellier – qui conteste les faits –, mis en examen pour « agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans ».
Après une semaine à la tête d’un superministère de l’Education nationale, de la jeunesse, des sports et des Jeux olympiques, la ministre est embourbée dans une polémique depuis des propos tenus dès le lendemain de sa nomination lors d’un déplacement avec Gabriel Attal.
Ses motivations déclarées pour avoir transféré son fils aîné d’une école maternelle publique à l’école privée Stanislas, à savoir « des paquets d’heures pas sérieusement remplacées » dans le public, ont provoqué un tollé.
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La ministre avait rapidement tenté de déminer la situation en disant « regretter » d’avoir « pu blesser certains enseignants ». Mais la controverse continue d’être alimentée par les syndicats enseignants tout comme par la gauche et l’extrême droite qui l’accusent d’avoir menti et réclament sa démission.