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Une mission privée envoie quatre Européens vers la Station spatiale internationale

Décollage  de la fusée de la troisième mission Axiom, à Cap Canaveral, en Floride, le 18 janvier 2024.

Une fusée de SpaceX a décollé, jeudi 18 janvier, vers la Station spatiale internationale (ISS) pour y emmener quatre passagers, dont le premier Turc à se rendre dans l’espace. Le lancement a eu lieu comme prévu à 16 h 49, heure locale (22 h 49, heure de Paris) du Centre spatial Kennedy, en Floride. La mission, nommée Axiom Mission 3 (Ax-3), est la troisième organisée par l’entreprise américaine Axiom Space.

Les passagers, qui s’entraînent depuis des mois, doivent passer environ deux semaines dans l’ISS, où ils doivent arriver samedi. Ils prévoient d’y conduire une série d’expériences scientifiques.

Après avoir permis à de riches clients de réaliser leur rêve d’espace, Axiom Space emmène aujourd’hui également des individus sponsorisés par des agences nationales. Cette mission est ainsi révélatrice du rôle grandissant du secteur privé dans l’accompagnement des ambitions spatiales de pays n’ayant pas leur propre programme de vols habités. La mission Ax-2 avait déjà permis à deux Saoudiens soutenus par leur gouvernement de séjourner dans l’ISS.

« Le symbole d’une Turquie de plus en plus puissante et affirmée »

Parmi les membres d’équipage cette fois : Alper Gezeravci, un pilote de chasse qui est devenu le premier astronaute turc. « Nous voyons cette mission comme le symbole d’une Turquie de plus en plus puissante et affirmée », a déclaré cette semaine le président turc, Recep Tayyip Erdogan, en souhaitant « bonne chance » au colonel Gezeravci.

Egalement à bord, le Suédois Marcus Wandt est lui soutenu par l’Agence spatiale européenne (ESA). Son rôle d’« astronaute de projet » à l’ESA lui permet de participer à des missions de courte durée, via un contrat à durée fixe, contrairement aux astronautes à plein temps, a précisé l’agence européenne. « Je veux remercier l’ESA d’être audacieuse et visionnaire, et d’ouvrir la voie, avec la Suède et Axiom Space, pour renforcer la présence de l’Europe dans l’espace », a écrit Marcus Wandt sur X.

L’équipage est complété par l’Italien Walter Villadei, membre de l’armée de l’air de son pays. L’homme a déjà volé à bord d’un vaisseau de Virgin Galactic, mais le voyage spatial n’avait alors duré que quelques minutes. Enfin, l’Hispano-Américain Michael Lopez-Alegria, ancien astronaute à la NASA, sera, lui, le commandant de la mission, employé par Axiom Space pour accompagner les trois clients. Ils rejoindront sept personnes déjà à bord du laboratoire volant : deux Américaines, un Danois, un Japonais et trois Russes.

Les détails des différents contrats, dont les prix payés à Axiom Space pour chaque siège, ne sont pas rendus publics. Ces missions privées sont réalisées en partenariat avec la NASA, qui facture à Axiom Space l’utilisation de la station. Pour l’entreprise, ces missions sont une première étape avant la construction de sa propre station spatiale.

Un programme encouragé par la NASA, qui prévoit de mettre l’ISS à la retraite vers 2030, et d’envoyer ensuite ses astronautes dans des stations privées.

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Le Monde avec AFP

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