Le président français présente vendredi ses traditionnels vœux aux armées, à Cherbourg, dans la Manche. Emmanuel Macron doit visiter dans la matinée les Constructions mécaniques de Normandie, mobilisées par la commande de deux patrouilleurs, puis rencontrer des jeunes du département ayant réalisé ou commençant leur service national universel.
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Le président Emmanuel Macron présente, vendredi 19 janvier à Cherbourg (Manche), ses vœux aux armées françaises, marquées par leur départ précipité du Sahel et confrontées à une multiplicité de défis : l’Ukraine et l’économie de guerre, le Proche-Orient mais aussi les Jeux olympiques de Paris.
Lors de son discours prévu à 15 h 15 sur la base navale, selon l’Élysée, le chef de l’État « réaffirmera les principes qui guident le soutien de la France à l’Ukraine« , où il compte se rendre en février pour la deuxième fois depuis le début de l’invasion russe à grande échelle en février 2022.
Paris, critiqué à l’étranger pour la faiblesse de son soutien, a multiplié cette semaine les annonces d’aide militaire à Kiev : une quarantaine de missiles longue portée Scalp d’abord, une cinquantaine de bombes AASM (armement air-sol modulaire) par mois pendant un an ensuite, une montée en puissance de la production d’obus de 155 mm et le financement de douze canons Caesar supplémentaires.
La France est « en train de finaliser un accord » de sécurité important avec Kiev du type de celui conclu le 12 janvier entre le Royaume-Uni et l’Ukraine sur dix ans, a indiqué mardi le chef de l’État lors d’une conférence de presse.
Dans le port de Cherbourg, le président de la République visitera dans la matinée les Constructions mécaniques de Normandie, mobilisées par la commande de deux patrouilleurs dans le cadre de la loi de programmation militaire 2024-2030, en hausse historique de 40 % par rapport à la précédente et présentée par Emmanuel Macron lors de ses vœux aux armées de l’an dernier sur la base aérienne de Mont-de-Marsan (Landes).
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Le président rencontrera ensuite des jeunes du département ayant réalisé ou commençant leur service national universel (SNU), qu’il souhaite généraliser en classe de seconde dans le ligne du « réarmement » de la société évoqué mardi dans ses vœux aux Français.
Fin de mission au Sahel
Les derniers militaires français ont quitté le Niger le 22 décembre, mettant fin à dix ans d’opération antijihadiste au Sahel, après avoir été poussés vers la sortie au Mali et au Burkina Faso par des juntes hostiles.
Depuis, les armées, régulièrement appelées à se « transformer », attendent des perspectives pour réorienter leurs missions en Afrique mais aussi vers d’autres régions : l’océan Indien et le Pacifique, le golfe Arabo-Persique ou l’est de l’Europe.
Depuis que la guerre entre Israël et le Hamas a embrasé le Proche-Orient, un porte-hélicoptères, le Dixmude, a été reconditionné en hôpital militaire. Mouillant dans les eaux égyptiennes, il a soigné « plus d’un millier » de civils gazaouis blessés par les bombardements israéliens sur Gaza, selon Emmanuel Macron.
La Marine française s’est aussi illustrée le 9 décembre en tirant pour la première fois des missiles en « légitime défense » en mer Rouge face à des attaques des rebelles yéménites houthis qui assurent agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.
Plusieurs pays européens menés par la France et l’Italie sont en discussion pour l’envoi d’une mission européenne dans la zone pour protéger cette voie maritime cruciale pour la sécurité économique de l’Europe.
Les armées seront également très sollicitées en 2024 pour les Jeux olympiques, qui mobiliseront cet été au moins 15 000 soldats. Elles cherchent la parade pour affronter des difficultés de fidélisation et de recrutement, avec notamment un trou d’environ 2 000 personnes dans l’Armée de terre.
Emmanuel Macron s’était déjà rendu à Cherbourg en 2019 pour lancer officiellement le Suffren, le premier d’une série de six nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque (SNA), plus discrets et plus lourdement armés, considérés comme des symboles de l’indépendance stratégique de la France.
Avec AFP