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La collectivité de Guyane sommée d’améliorer sa gestion

Lors d’une manifestation au Centre spatial guyanais, le 4 avril 2017 à Kourou, en Guyane française, pour réclamer des augmentations de salaire et une amélioration de la sécurité publique, dans le cadre des protestations qui ont paralysé le pays pendant dix jours.

A l’approche d’une visite d’Emmanuel Macron en Guyane prévue fin mars, la Cour des comptes publie, lundi 22 janvier, un rapport qui salue le respect des engagements financiers de l’Etat envers le département français d’Amazonie.

Décidé en avril 2017 à l’issue de cinq semaines de mouvement social, un « plan d’urgence » avait été conclu, engageant la collectivité territoriale de Guyane (CTG), plan endossé par le tout nouveau président de la République, élu en mai. Il prévoyait d’investir 1 milliard d’euros dans les infrastructures, plus 250 millions sur cinq ans pour la construction d’établissements scolaires du secondaire. Etait aussi promise la cession gratuite, aux communes, de 250 000 hectares de terres appartenant à l’Etat.

Plusieurs subventions exceptionnelles de fonctionnement − 184,5 millions d’euros entre 2017 et 2019 − ont aussi été accordées sous condition à la collectivité. La CTG devait assainir sa situation financière et développer une meilleure gestion, avec comme objectif 84 millions d’euros d’économies.

Le point négatif du foncier

La Cour des comptes estime que l’Etat a rempli sa part du contrat et qu’il a « poursuivi son accompagnement financier très au-delà des montants contractualisés en 2017 ». Au total, 367,5 millions d’euros ont été versés à la CTG, hors investissements scolaires. A ce sujet, de premiers collèges et lycées ont été ouverts en 2023. Les dépenses relatives au revenu de solidarité active ont par ailleurs été recentralisées ; l’Etat assure donc l’instruction et le financement de cette prestation. Et de nouveaux accords ont versé 40 millions d’euros supplémentaires en 2022 et 2023.

Le foncier demeure un point négatif : seuls 94 700 hectares ont fait l’objet d’accords avec 112 communes. La Cour assure toutefois que la bonne volonté est là : « Aucun des interlocuteurs rencontrés n’a mentionné qu’une difficulté de dévolution du foncier de la part de l’Etat aurait été source de retard dans les projets de développement menés. Les services de la CTG ont au contraire souligné la démarche proactive de la préfecture. »

La collectivité territoriale a bien « engagé plusieurs chantiers », et, selon les magistrats, elle « respecte sa trajectoire financière », largement soutenue par l’Etat. En 2021 et 2022, elle a maîtrisé ses dépenses avec un gain de 14 millions d’euros. Cependant, elle doit « prioriser et chiffrer les actions à mener », et « des efforts importants de pilotage et de gestion doivent encore être fournis », estime la haute juridiction.

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