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Rachida Dati : ses prudents premiers pas au ministère de la culture

De gauche à droite : la ministre de la culture, Rachida Dati ; Nadine Herman-Bancaud, maire de Nontron ; Emmanuel Tibloux, directeur de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, à Paris. A Nontron (Dordogne), le 22 janvier 2024.

Lundi 22 janvier, le train file, direction la Dordogne. Rachida Dati se rend à Nontron, une commune de 3 200 habitants nichée dans le Périgord vert, condensé des maux des territoires ruraux : la déprise économique et l’isolement géographique – la gare la plus proche est à une heure de route, à Angoulême. « Au centre de tout et de nulle part », comme le reconnaît sa maire, Nadine Herman-Bancaud (DVD), la cité du couteau réunit néanmoins des savoir-faire fédérés depuis vingt ans dans un pôle expérimental des métiers d’art.

Un sujet qui, assure la nouvelle ministre de la culture, lui parle. « La culture française, c’est quoi ? C’est l’artisan. L’artisanat, c’est un facteur d’intégration et de discussion », confie-t-elle au Monde, rappelant avoir été missionnée, en 2004, par Nicolas Sarkozy – dont elle était conseillère technique au ministère de l’économie – à Limoges, au chevet de la manufacture Bernardaud, qui battait de l’aile. « On avait créé les pôles d’excellence. Bernardaud nous disait : “Venez, on est en train de crever.” Ça vit aujourd’hui magnifiquement. A Cronenbourg [un quartier de Strasbourg], on a récupéré des décrocheurs qu’on a mis sur des métiers de la culture en mission locale. Les métiers d’art ne sont pas élitistes, ils irriguent la culture par le bas », affirme-t-elle, sans mentionner le plan consacré aux métiers d’art qu’a porté sa prédécesseure, Rima Abdul Malak.

Depuis sa nomination, Rachida la cogneuse, Rachida l’éruptive, celle qui crucifie ses collaborateurs et dézingue les journalistes pour un mot de travers, s’applique, en public, à faire profil bas. Déplacement discret au château de Fontainebleau (Seine-et-Marne), le dimanche 14 janvier. Passage éclair improvisé, deux jours plus tard, à la soirée du Comité professionnel des galeries d’art, organisée au club Silencio des Prés, à Paris. Les galeristes, pas bégueules, font la queue pour la saluer. Elle évite, en revanche, les Biennales internationales du spectacle vivant de Nantes, où les locataires de la Rue de Valois se font parfois copieusement chahuter – Franck Riester en garde un souvenir cuisant.

Un voyage en Inde dans les bagages d’Emmanuel Macron lui permet de zapper l’inauguration du Festival international de la bande dessinée, à Angoulême, mais elle y sera le samedi 27 janvier. Lors du déplacement d’Emmanuel Macron, le 18 janvier, aux Ateliers Médicis, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Rachida Dati se plaît à jouer les figurantes – « J’accompagne le président », répond-elle aux journalistes incrédules. Quand « le président » lui donne quinze jours pour imaginer des événements culturels gratuits à destination des jeunes des quartiers au moment des Jeux olympiques, elle ne bronche pas.

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