Le 1er février, les consommateurs français verront à nouveau leurs factures d’électricité augmenter de 10 %. Qu’ils soient aux tarifs réglementés ou non, tous subiront cette hausse injuste et incompréhensible. Or, contrairement à ce que ne cessent d’affirmer certains responsables politiques, l’Union européenne n’est en rien responsable de cette hausse de nos factures d’électricité. Il s’agit bien d’une décision française.
Pour ne plus dépendre des énergies fossiles et lutter contre le dérèglement climatique, nos sociétés vont pourtant devoir s’électrifier massivement, et la consommation d’électricité va automatiquement augmenter. Dès lors, comment inviter les consommateurs à s’équiper d’un véhicule électrique ou d’une pompe à chaleur, comment inciter nos industries à s’électrifier et passer à l’hydrogène produit à partir de l’électricité si les prix augmentent ?
Alors que l’accalmie arrivait enfin sur les marchés européens de l’électricité et que, en France, les prix de l’électricité hors taxes devaient baisser en 2024 puis en 2025 d’après les calculs de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), le gouvernement français a sciemment choisi de rétablir une taxe intérieure, la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE), sans qu’aucun renforcement des dispositifs d’aide ne soit prévu.
Un choix du gouvernement français
A cette décision vient s’ajouter le refus injuste et inacceptable de protéger à moyen terme les consommateurs de nouvelles hausses de prix. L’accord voté sur la réforme européenne des marchés de l’électricité donnait pourtant la possibilité à la France de vendre son électricité nucléaire à un prix fixe – déconnecté des prix de marché – proche des coûts de production, avec le recours à ce qu’on appelle des « contrats pour différence » (CfD).
Mais, là encore, le gouvernement a fait un autre choix : celui du tout-marché, invitant à la fois EDF à vendre la totalité de son électricité nucléaire sur le marché européen et les consommateurs à signer des contrats plus longs, en espérant que ceux-ci puissent lisser dans le temps les variations de prix de marché.
Encore une fois, cette préférence pour le tout-marché n’a rien d’une figure imposée par l’Europe : le gouvernement français a préféré ne pas réguler les prix de son électricité nucléaire alors que les textes européens le lui permettent bien. Ainsi, à partir de 2026, l’électricité nucléaire française sera totalement dérégulée et les Français seront exposés aux prix des marchés de gros, la plupart du temps déconnectés des coûts réels du système électrique.
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