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Elections européennes : à gauche, la lutte des places derrière Glucksmann

Raphael Glucksmann, membre de Place publique et eurodéputé, s’adresse à ses partisans lors d’une réunion publique à Bordeaux, le 20 janvier 2024.

Comment faire rentrer l’édredon dans la petite valise ? A cinq mois des élections européennes du 9 juin, la question se pose au Parti socialiste (PS), qui affectionne particulièrement l’expression. Avec ce scrutin, le PS rêve de revenir sur le devant de la scène à gauche et d’effacer l’humiliation de la présidentielle. « C’est un vrai ballon d’essai de ce que l’on portera vers la présidentielle de 2027, et qui témoignera de notre capacité à capter les électorats perdus », lance Pierre Jouvet, secrétaire général du PS, et numéro deux du parti.

Dans l’immédiat, les sondages, qui placent sa future tête de liste, Raphaël Glucksmann, autour de 10 %, font tourner les têtes. « Tout le monde veut en être, avoir sa part », constate Luc Broussy, ancien président du conseil national du PS, le parlement du parti, et proche d’Olivier Faure. Depuis plusieurs semaines, Raphaël Glucksmann et le PS s’écharpent pour savoir combien chacun aura de places éligibles sur la liste finale.

Le fondateur de Place publique en revendique un tiers : trois sur neuf, si le score atteint les 10 %, et plus, dans l’hypothèse d’un score plus élevé. Cette requête est jugée trop gourmande par le PS, qui pense lui accorder deux places. Argument avancé, l’élection européenne serait d’abord un scrutin d’« étiquette », selon Pierre Jouvet. Le nom de la tête de liste ne pèserait, selon lui, qu’« un ou deux points » dans le score final. Qu’est-ce qui fera vaciller l’un des partenaires ? « Je préférerais qu’on aille très vite pour partir rapidement [en campagne] », plaide l’eurodéputé Christophe Clergeau, lui-même candidat. En réalité, le PS n’a pas trop intérêt à tarder, Raphaël Glucksmann ayant déjà entamé la sienne.

Courants minoritaires

Le parti à la rose est d’autant moins enclin à céder des places qu’il fait face à une avalanche d’ambitions internes. La grogne est d’ailleurs en train de monter au sein du courant d’Olivier Faure. Le premier casting, qui fait figurer à des places éligibles Pierre Jouvet, les députés sortants Christophe Clergeau et Nora Mebarek, la présidente des jeunes socialistes Emma Rafowicz ou encore l’une des porte-parole du PS Chloé Ridel, une haut fonctionnaire régulièrement invitée sur les plateaux télé, ne fait pas l’unanimité. Furieuses, de grosses fédérations du parti, comme l’Eure, la Seine-Saint-Denis, la Haute-Vienne ou les Bouches-du-Rhône, ont écrit au premier secrétaire, regrettant que « près des trois quarts des candidats éligibles [soient] parisiens intra muros ».

« Le premier ouvrier ou employé sur la liste est situé au-delà de la 40e place », poursuit cette lettre, à laquelle Le Monde a eu accès, qui juge la situation « inacceptable pour un parti se targuant de vouloir retrouver le peuple ». La missive requiert un délai de quinze jours supplémentaires pour revoir la composition de cette liste, censée être votée le 31 janvier.

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