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« La Chine est hégémonique à tous les niveaux de l’énergie solaire, comme des batteries »

Des panneaux solaires dans le désert de Gobi, à Yinchuan, dans le nord de la Chine, le 21 janvier 2024.

La numérologie, élément fondamental de la culture chinoise, est aussi très utile en économie. Les Américains ont trouvé les Magnificent Seven, référence aux Sept mercenaires. Un raccourci saisissant pour démontrer que la Bourse américaine devait l’essentiel de sa hausse spectaculaire en 2023 à seulement sept entreprises : Alphabet, Amazon, Apple, Microsoft, Meta, Nvidia et Tesla.

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Dans le même genre, la Chine possède désormais ses « trois nouveaux ». Ce sont les trois secteurs industriels qui expliquent une bonne part de la croissance chinoise en 2023 : les voitures électriques, les batteries lithium-ion et les cellules de panneaux solaires.

Selon les calculs du Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur, situé en Finlande, qui s’appuie sur les statistiques officielles chinoises, les énergies propres (incluant le nucléaire) ont apporté près de 1 600 milliards de dollars (1 476 milliards d’euros) à l’économie chinoise en 2023. Sans cet apport, la croissance du pays, cette année-là, officiellement de 5,2 %, ne serait plus que de 3 %. Autrement dit, ce seul secteur a contribué à lui seul à 40 % de l’expansion de toute l’économie chinoise l’an passé.

Retard irrattrapable

D’après la revue China Dialogue, à Londres, c’est un haut fonctionnaire des douanes qui avait trouvé la formule des « trois nouveaux » en référence aux « trois anciens » qui ont longtemps été, au XXsiècle, les piliers des exportations chinoises : le textile, l’électroménager et l’équipement de la maison. Dans le détail, la Chine représentait, en 2022, près de 83 % des exportations mondiales de cellules de panneaux solaires, 52 % des batteries et 23 % des véhicules électriques. Sur la première moitié de 2023, ces trois secteurs ont vu leurs ventes à l’étranger progresser de plus de 60 %.

Cette performance est la conséquence d’une politique industrielle sur toute la chaîne de valeur, entamée à partir des années 2005 et dopée par le plan de relance massif de 2008, au moment où les Européens, qui, à l’époque, détenaient 60 % du marché mondial des panneaux solaires, ont abandonné leurs généreuses subventions.

Désormais, de la matière de base (le silicium) aux panneaux finis, la Chine est hégémonique à tous les niveaux de l’énergie solaire, comme des batteries. A tel point que, selon le cabinet d’études Rystad Energy, il sera impossible aux Occidentaux de rattraper ce retard sur les technologies actuelles, même avec les subventions massives qu’ils déploient aujourd’hui. Seul espoir, la recherche pour préparer les générations futures. Mais en aurons-nous la patience ?

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