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Au Venezuela, l’incertitude après l’éviction de la candidate d’opposition Maria Corina Machado

Les précandidats de l’opposition à la présidentielle vénézuélienne, Henrique Capriles et Maria Corina Machado, assistent à la cérémonie de signature des principes communs du programme minimum de gouvernement de changement, d’unité et de restructuration nationale, au Théâtre Chacaito, à Caracas, le 4 août 2023.

Washington s’interrogeait, samedi 27 janvier, sur la conduite à tenir envers le Venezuela de Nicolas Maduro. A Caracas, le Tribunal supérieur de justice (TSJ) avait confirmé, la veille, que l’opposante Maria Corina Machado ne pouvait pas inscrire sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Dans un communiqué, le porte-parole du département d’Etat américain, Matthew Miller, a qualifié la décision du haut tribunal vénézuélien de « très préoccupante ».

Adoubée candidate de l’opposition à l’occasion des primaires du 22 octobre 2023, Mme Machado, 56 ans, était, depuis, donnée gagnante par tous les instituts de sondage indépendants. Mais le TSJ a confirmé vendredi qu’elle était inéligible et interdite de fonction publique pour quinze ans, notamment pour des irrégularités administratives.

« Le régime a décidé d’en finir avec l’accord de la Barbade, mais la lutte pour la conquête de la démocratie au travers d’élections libres et transparentes, elle, n’est pas finie », a réagi pour sa part Mme Machado sur son compte X. Résultat de longues négociations entre les représentants du gouvernement chaviste et ceux de la Plate-forme unitaire démocratique de l’opposition, un accord pour la tenue de l’élection présidentielle au deuxième semestre 2024 avait été annoncé le 17 octobre 2023 à Bridgetown, capitale de l’île caribéenne de la Barbade.

Une trentaine d’arrestations

Gerardo Blyde, chef de la délégation d’opposition, a lui aussi dénoncé « une violation » de cet accord, en précisant que l’opposition « n’a pas quitté la table des négociations ». « L’accord de la Barbade est le document politique le plus important négocié depuis vingt ans que dure la crise politique », a insisté M. Blyde, en demandant l’aide « de Macron, de [Gustavo] Petro, de Lula », les présidents français, colombien et brésilien, pour le sauver.

Au lendemain de la signature de l’accord, les Américains avaient annoncé un allègement partiel et provisoire des sanctions pétrolières décrétées contre le Venezuela. Washington avait conditionné ces mesures à la levée de l’inéligibilité de plusieurs opposants vénézuéliens et à la libération des prisonniers politiques.

Jeudi, avant même la décision du TSJ, Nicolas Maduro déclarait à Caracas que l’accord de la Barbade était « mortellement blessé », en dénonçant l’existence de plusieurs complots en cours pour l’assassiner. Depuis dix jours, plus d’une trentaine de personnes, civils et militaires, dont des membres de Vente Venezuela, le mouvement politique de Mme Machado, ont de fait été arrêtées. Les autorités vénézuéliennes disent enquêter sur « cinq conspirations » qui seraient ourdies par l’opposition, les services de renseignement américains et l’armée colombienne.

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