De Lot-et-Garonne, la Coordination rurale, syndicat courtisé par l’extrême droite, à l’offensive contre le gouvernement
Dans le département, tout le monde l’appelle « Bousquet-Castagne », en référence à ses méthodes musclées. A 64 ans, Serge Bousquet-Cassagne, agriculteur à la tête de la Coordination rurale (CR) de Lot-et-Garonne, natif de Fumel, dans le nord du département, est l’une des figures de proue de la colère agricole. Il est de ceux qui, samedi 27 janvier, au sein de la CR, ont appelé les agriculteurs à rejoindre Paris, d’Agen, pour bloquer le marché de Rungis (Val-de-Marne).
Fondé en 1991 dans le Gers, le mouvement se veut, déjà à l’époque, en rupture avec la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), jugée « complice des mesures de la politique agricole commune de 1992, libérales et destructrices du monde paysan ». Devenu syndicat agricole en 1995, la CR se définit comme « apartisane » et « bâtit ses positions, non pas sur une idéologie ou un programme partisan, mais sur le bon sens et la réflexion ».
Volontiers attrape-tout, la CR est à la fois « antiécolo », favorable au protectionnisme, en lutte pour la préférence communautaire et l’autonomie des agriculteurs. A gauche, la CR est fustigée comme un syndicat d’extrême droite, en partie car l’un des fils de Serge Bousquet-Cassagne fut candidat aux législatives partielles de Villeneuve-sur-Lot, en 2013, sous la bannière du Front national (devenu Rassemblement national, RN). Politiquement, le président au physique de déménageur se déclare « de droite ».
Retrouvez l’intégralité, ci-dessous, de l’article de Philippe Gagnebet sur ce syndicat qui multiplie les actions coups de poing et a appelé les agriculteurs à bloquer le marché de Rungis, en région parisienne.