La Commission européenne a annoncé mardi des inspections inopinées chez des fabricants de pneumatiques, dont Michelin, Continental, Nokian et Goodyear, s’inquiétant d’une possible entente sur les prix en violation des règles de concurrence de l’Union européenne.
La Commission, qui veille au respect de la concurrence dans l’Union européenne (UE), a dit craindre « qu’une coordination des prix ait eu lieu » entre plusieurs entreprises du secteur, dans un communiqué publié à Bruxelles. Elle n’en dévoile pas les noms, mais précise que les produits concernés par les inspections sont des pneus neufs de remplacement pour les voitures particulières, camionnettes, camions et autobus vendus en Europe.
Michelin a confirmé mardi être l’un des fabricants de pneus européens faisant objet de ces inspections de la part de la Commission européenne. Le groupe français conteste cependant « catégoriquement l’existence de pratiques anticoncurrentielles telles qu’évoquées par la Commission européenne dans sa communication de ce jour, et a fortiori toute pratique de coordination sur les prix », a assuré un porte-parole du géant du pneu dans un message à l’Agence France-Presse (AFP). Michelin souligne qu’il « applique scrupuleusement les règles de concurrence dans tous les pays dans lesquels il opère ».
Des inspections chez Continental, Nokian et Goodyear
Le manufacturier allemand de pneumatiques Continental a rapidement confirmé être concerné par les investigations menées dans plusieurs pays membres de l’UE. « Des inspections des autorités antitrust sont en cours chez Continental en Allemagne », a déclaré un porte-parole à l’AFP. Le Finlandais Nokian et l’Américain Goodyear ont également affirmé qu’ils étaient concernés, et assuré « coopérer pleinement » avec les autorités.
« Les inspections inopinées constituent une étape préliminaire dans toute enquête sur des pratiques anticoncurrentielles présumées. Le fait que la Commission procède à de telles inspections ne signifie pas que les entreprises soient coupables et ne préjuge pas de l’issue de l’enquête elle-même », a souligné l’exécutif européen.
Dans ce type d’infractions à la concurrence, une entreprise déclarée coupable peut se voir infliger une amende pouvant atteindre 10 % de son chiffre d’affaires annuel mondial. Aucun délai légal n’est fixé pour mener à bien ce type d’enquêtes. Les actions des entreprises du secteur ont perdu du terrain en Bourse après l’annonce des inspections surprises.