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L’électronique, talon d’Achille des satellites face aux colères du Soleil

Zoom sur des nanoéruptions autour du Soleil, en janvier 2017.

Ils ont beau être invisibles, ils nous fournissent quantité de services. Depuis le positionnement et la navigation de nos moyens de transport, quels qu’ils soient, jusqu’aux données météorologiques si précieuses en ces temps d’événements extrêmes porteurs de catastrophes, sans oublier les télécommunications et la surveillance des manœuvres militaires. On clôturera leur palmarès par les découvertes majeures sur la Terre ou le cosmos qu’ils ont permis aux scientifiques d’effectuer. Il est évidemment question ici des satellites artificiels. « La vie que l’on connaît est fortement liée au spatial, même si on ne s’en rend pas toujours compte », résume Julien Mekki, chef du service environnement et composants nouveaux au Centre national d’études spatiales (CNES). Or, voguant dans l’espace, les satellites se trouvent aux premières loges lorsque déboule une tempête solaire. Et de leur résistance dépend notre civilisation technologique.

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L’électronique embarquée constitue leur talon d’Achille. Les fabricants de satellites sont donc contraints d’équiper leurs engins de composants dits « durcis ». Que recouvre cet adjectif ? Réponse de Julien Mekki : « Dans les puces durcies, on va modifier des paramètres des transistors, leur design, pour qu’ils résistent mieux aux radiations. » L’emploi de composants du commerce n’est pas tabou pour autant, ajoute cet expert, « mais il faut beaucoup de tests pour savoir lesquels sont utilisables dans le spatial ». Les essais en question mettent à l’épreuve les matériels électroniques à l’aide de rayons gamma ou d’accélérateurs de particules.

Quels sont les risques d’une tempête solaire dans l’environnement hostile ? Le principal a pour nom latch-up. « C’est ce qui se produit quand une particule traverse un semi-conducteur et active une cellule qui est off et la met en position on : un courant parasite la traverse et détruit le composant. On peut ainsi perdre le satellite », explique Julien Mekki. « Il existe des effets plus modérés, complète-t-il, par exemple une mémoire corrompue : les 0 se transforment en 1 et les 1 en 0. Cela ne détruit pas le satellite, mais le rend indisponible le temps de corriger l’anomalie. » Autant ce risque n’est pas acceptable pour un gros et coûteux engin de télécommunications, autant on peut le tolérer pour des nanosatellites d’observation de la Terre : « Si on arrive à les faire redémarrer, on aura perdu des données, mais ce ne sera pas critique, car ils feront d’autres observations lors de leurs passages suivants », souligne le spécialiste du CNES.

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