Des menaces dont la nature évolue peu, mais dont l’intensité continue d’augmenter : c’est la première impression que donne l’observation de la nouvelle « cartographie prospective des risques », publiée mercredi 31 janvier par France Assureurs, la fédération française du secteur de l’assurance.
Cette septième édition, fondée sur une enquête auprès d’une centaine de dirigeants de la profession en France, assureurs et réassureurs, classe, comme la précédente, les cyberattaques, le dérèglement climatique et la dégradation de l’environnement économique en tête du classement des principales menaces à un horizon de cinq ans.
Mais si l’ordre reste le même, les écarts entre chacun de ces trois grands risques se réduisent à leur plus bas niveau historique, alors que la sévérité potentielle de l’ensemble augmente.
Le maintien du cyberrisque sur la première marche du podium traduit à la fois la nécessité de progrès supplémentaires dans la prévention, la perception de plus en plus nette de la magnitude potentielle de l’impact des attaques informatiques et l’aggravation du contexte géopolitique, explique Florence Lustman, présidente de France Assureurs.
Des effets en cascade
« Nous sommes encore beaucoup moins avancés dans la prévention du cyberrisque que dans celle d’autres grands risques mieux maîtrisés, comme l’incendie », regrette-t-elle, d’autant que l’ampleur de l’impact des cyberattaques est « de moins en moins théorique ».
Les cyberattaques visant des entreprises ou des administrations françaises ont coûté 2 milliards d’euros en 2022, selon une étude du cabinet Asterès, et le marché de la cyberassurance a représenté la même année 315 millions d’euros de primes, selon le décompte de l’association professionnelle Amrae.
Sur la deuxième marche du podium, le risque climatique continue de s’accentuer, en fréquence comme en sévérité. Un constat qui ne surprend guère, après une année 2023 marquée par plus de 250 milliards de dollars (231 milliards d’euros) de sinistres climatiques et une facture pour les assureurs qui dépasse 100 milliards pour la quatrième année de suite. Il faut aussi lui ajouter les interconnexions avec les autres catégories de risques, susceptibles de se traduire par des effets de domino multiples.
« On peut presque dire que le dérèglement climatique est le principal risque primaire, dit Mme Lustman, puisqu’il peut provoquer des pénuries de matières premières et d’énergie, des dysfonctionnements des infrastructures et des réseaux, donc une crise financière et évidemment une catastrophe naturelle de très grande ampleur. » Au total, l’étude identifie ainsi des effets en cascade entre le risque climatique et neuf des 25 principaux risques recensés.
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