Il faut être « motivé », « tenace » et doté « d’une solide culture scientifique ». C’est, en quelques mots, le profil esquissé par l’ensemble des doyens de faculté interrogés pour décrire les étudiants susceptibles de poursuivre avec succès en médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie (MMOPK). Si les qualités listées sont nécessaires pour devenir soignant, elles sont également indispensables pour comprendre comment fonctionnent les parcours d’accès aux études de santé en France !
Depuis la réforme de 2020, qui a mis fin à la première année commune aux études de santé (Paces), deux voies principales sont possibles : le parcours d’accès spécifique santé (PASS) et la licence accès santé (L.AS). « La réforme donne de grands caps qui s’imposent à toutes les facultés, mais les applications sont assez souples », décrit, avec mesure, le professeur Nicolas Lerolle, doyen de la faculté de santé d’Angers. « Elle est complexe et la lisibilité des parcours possibles est obscure », juge de son côté Benoît Veber, président de la Conférence des doyens des facultés de médecine et doyen de l’UFR santé de l’université de Rouen. Aux lycéens de tâtonner pour trouver un chemin.
Le démantèlement de la Paces était nécessaire : avec un taux de réussite de seulement 16 % en moyenne de 2010 à 2020, des milliers de très bons lycéens ont échoué après deux ans d’études, dont un redoublement. Deux années perdues, puisqu’elles ne permettaient pas une poursuite d’études. Un énorme gâchis aux yeux des doyens de faculté de médecine.
La réforme de 2020 a fait disparaître cet effet « cul-de-sac » et permet aux étudiants qui échouent au concours de rebondir dans une autre filière, qu’ils aient choisi PASS ou L.AS. « C’est ce qui fait que, sur le fond, ce nouveau système est meilleur, souligne Cyrille Blondet, praticien hospitalier et maître de conférences à la faculté de médecine de Strasbourg. Même si, dans sa forme, il est étrange. » Une difficulté qui ne freine pas l’appétence des élèves de terminale pour les études de santé. En 2023, sur plus de 600 000 candidats lycéens qui ont posé des vœux sur la plate-forme d’orientation Parcoursup, 10 % ont postulé pour intégrer un PASS, 19 % une L.AS, selon le ministère de l’enseignement supérieur.
Numerus apertus
Le PASS est une formation universitaire d’une seule année, qu’il n’est pas possible de redoubler. Les modules d’enseignement sont divisés en deux catégories : une majeure santé et une mineure qui peut être du droit, des mathématiques, des sciences humaines… selon l’offre proposée par l’université dont dépend la faculté de médecine. A la fin de l’année, s’il est admis dans l’une des cinq filières de santé (MMOPK), l’étudiant entre en première année de spécialité dans sa filière. En cas d’échec, et s’il a bien obtenu les crédits ECTS (European Credit Transfer and Accumulation System) de sa mineure, il entre en deuxième année de L.AS, et sa mineure devient majeure. Il aura encore la possibilité de se présenter une fois au concours des études de santé, en fin de L.AS 2 ou en fin L.AS 3, selon son choix.
Il vous reste 70% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.