Close

LR, fragilisé, brandit la menace d’une motion de censure

Au centre, le président du groupe des députés LR, Olivier Marleix, à l’Assemblée nationale, le 30 janvier 2024.

Mardi, à l’Assemblée nationale, des députés Les Républicains (LR) joignent leurs applaudissements à ceux de leurs homologues de la majorité. Un réflexe presque pavlovien quand, à la tribune, Gabriel Attal déroule son discours de politique générale avec des mots-clés qui leur sont chers comme « ordre », « autorité » ou « souveraineté ». Comment huer un premier ministre qui dénonce « l’écologie punitive » et veut envoyer les jeunes délinquants en internat pour les « couper de leurs mauvaises fréquentations » ?

S’il n’était pas un ancien socialiste parti de bonne heure en Macronie, Gabriel Attal serait presque la relève idéale d’une droite en mal d’incarnation et de jeunesse. « Il a repris beaucoup de choses de ce qui constitue la droite modérée, réformatrice et libérale. J’ai été assez sensible à ce discours », admet le député de l’Indre Nicolas Forissier.

D’autres Républicains réputés également « constructifs » avec la majorité avouent un certain embarras en privé face à ce premier ministre au verbe et au fonctionnement très sarkozyste. « Attal, c’est un jour, un déplacement ou une annonce, comme Nicolas Sarkozy à l’époque, observe le député des Vosges Stéphane Viry. Après, il met des mots de droite, parle à la droite, mais cela ne fait pas forcément une politique de droite à la fin. »

Motion de censure

Alors, pour tenter d’exister et contre-attaquer, Les Républicains et leur groupe de soixante-deux élus exhument la seule arme à leur disposition : la motion de censure. Et comme souvent pour viser la Macronie honnie, Olivier Marleix est le premier. Quelques heures avant le discours de politique générale, le président du groupe LR avait mis ce point à l’ordre du jour en réunion.

« Attal est déjà cuit », attaque le député d’Eure-et-Loir, avant d’enchaîner sur une nouvelle charge contre Emmanuel Macron. Le président de la République n’aurait que mépris pour LR et ses représentants, encore bien gentils de vouloir lui tendre la main. « Si vous n’avez pas été vacciné par l’épisode de l’immigration, je ne sais pas ce qu’il vous faut », a-t-il lancé aux députés considérés comme les plus macroncompatibles.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Immigration : la droite exige un nouveau projet de loi

Dans un style plus feutré, Eric Ciotti est allé dans le sens de son chef de groupe. Ces derniers temps, le président des Républicains a quelques raisons de vouloir cogner sur la majorité. Déjà, il a commencé l’année contrarié par la nomination surprise de son amie Rachida Dati au ministère de la culture, une mauvaise nouvelle apprise par un journaliste alors que Gabriel Attal lui jurait ne rien avoir à craindre côté débauchage deux jours plus tôt.

Il vous reste 55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top