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Le Salon de l’agriculture s’achève, la colère des agriculteurs demeure

La vache Oreillette, égérie du 60ᵉ Salon de l’agriculture, à Paris, le 26 février 2024.

Le Salon de l’agriculture a fermé ses portes dimanche 3 mars, porte de Versailles à Paris. A l’heure du premier bilan, les organisateurs ont dénombré plus de 603 000 visiteurs, et se sont dits satisfaits, malgré un léger recul, comparé aux 615 000 de 2023. Toutefois, pour la 60e édition du Salon, la colère des agriculteurs qui s’exprime sur l’ensemble du territoire depuis mi-janvier s’est invitée avec fracas. Résultat : un rendez-vous éloigné de son ambiance habituelle et ponctué de scènes totalement inédites.

Dès la veille de l’ouverture, vendredi 23 février, les syndicats de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes Agriculteurs avaient organisé une manifestation dans Paris, suivie d’une installation pour la nuit devant les portes du Salon. Des adhérents de la Coordination rurale avaient aussi cheminé jusqu’à la capitale. Samedi 24 février au matin, au moment où Emmanuel Macron entrait discrètement dans les lieux, quelques centaines de manifestants des trois syndicats ont forcé les portes.

S’en sont suivis des affrontements avec les forces de l’ordre, une inauguration du Salon retardée, une déambulation du président sous haute protection policière et une entrée empêchée pendant plusieurs heures pour le grand public désireux de visiter le hall 1, où se concentrent les animaux, dont l’égérie de l’événement : la vache Oreillette.

Tension exacerbée

Le syndicat, classé à gauche, de la Confédération paysanne a, lui, fait le choix d’investir le stand du géant laitier Lactalis, mardi 27 février, pour dénoncer le prix du lait trop bas payé aux éleveurs. Finalement, vendredi 1er mars, Lactalis et l’Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis, qui regroupe une bonne part des agriculteurs sous contrat avec l’industriel, ont annoncé avoir trouvé un accord pour le prix du lait payé au premier trimestre 2024, à 425 euros les 1 000 litres.

Lactalis avait proposé 405 euros en janvier, provoquant une levée de boucliers des éleveurs considérant qu’un tel montant ne couvrait pas leurs coûts de production. Enfin, la Coordination rurale a organisé une manifestation surprise, vendredi 1er mars, déposant des ballots de paille au pied de l’Arc de triomphe.

La tension a été aussi exacerbée par la perspective des élections européennes en juin. La 60e édition du Salon de l’agriculture restera d’ailleurs marquée par le nombre record de personnalités politiques déambulant dans les allées. Toutes n’ont pas reçu le même accueil. Le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, et le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, ont été victimes de jets d’œufs et de sifflets de la part de militants de la FNSEA alors qu’ils se rendaient sur le stand de l’Agence de la transition écologique (Ademe), vendredi 1er mars.

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