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Les sites d’ultra-fast fashion comme Shein et Temu dans le viseur des députés

Dans un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein, à Paris, le 4 mai 2023.

« Un bikini à 7 euros, une robe à 4,50 euros, un crop top à 2,80 euros », énumère Léa Perigois, 21 ans, en faisant défiler sa dernière commande Shein sur son téléphone. Soixante-douze euros les treize articles. « Une super bonne affaire », déclare l’étudiante infirmière. En trois ans, elle a acheté plus de soixante articles sur la plate-forme chinoise, qui, chaque jour, met en ligne sept mille deux cents nouveaux produits.

Ce modèle de shopping addictif est dans le viseur d’une proposition de loi déposée par la députée (Horizons) de Haute-Savoie Anne-Cécile Violland. Après un accueil favorable en commission du développement durable le 7 mars, le texte, examiné à l’Assemblée nationale jeudi 14 mars, a d’ores et déjà reçu le soutien du gouvernement.

« Notre ambition est de réduire les pulsions d’achat qui ont des conséquences sur les plans environnementaux, sociaux et économiques », expose la rapporteuse, en rappelant que le secteur textile représente 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pour y parvenir, Mme Violland entend « limiter l’écart de prix avec les autres entreprises de textile plus vertueuses », en mettant en place un « malus ».

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« Libre à l’entreprise de répercuter ou non la pénalité »

D’ici à 2030, cette sanction appliquée à l’entreprise pourrait atteindre jusqu’à 10 euros par produit, avec un plafond de 50 % du prix de vente hors taxe. Somme qui sera versée à l’éco-organisme Refashion. « Libre à l’entreprise de répercuter ou non la pénalité sur ses prix de vente. Pour une robe à 15 euros achetée sur Shein ou Temu, le malus pourrait être de 7,50 euros », imagine la rapporteuse.

A contrario, les entreprises dites « vertueuses », aux effets limités sur l’environnement, auront droit à un « bonus », lui aussi plafonné à 50 % du prix de vente hors taxe (contre 20 % aujourd’hui, avec un maximum de 2,10 euros), payés par Refashion. Contactée, celle-ci n’a pas souhaité communiquer le nom des marques qui bénéficient de cette prime. Ce système de « bonus-malus » s’ajouterait à l’écocontribution obligatoire déjà existante de 3,90 centimes d’euro par vêtement en moyenne, versés à Refashion par toutes les entreprises de textile.

Mais comment définir les mauvais élèves du textile ? La proposition de loi retient un critère fondé sur les volumes produits et la vitesse de renouvellement des collections, sans toutefois le préciser. « On pensait le fixer à mille références par jour, mais ce ne sera pas inscrit dans le texte. Nous le ferons plus tard par décret », assure la parlementaire. Pour le moment, seules les enseignes de l’ultra-fast fashion comme Shein et Temu sont visées.

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