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L’ingénierie routière au service des pistes cyclables

Signalisation cyclable sur une route de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), le 11 mai 2020.

Trois mètres de large, un enrobé rouge, une pente et un rayon de courbure adaptés à la puissance moyenne d’un cycliste, des grilles d’évacuation de l’eau pensées de façon à ne pas se coincer les roues dedans… A La Mézière (Ille-et-Vilaine), au nord de Rennes, cette piste cyclable rappelle l’excellence que l’on ne voit qu’aux Pays-Bas, numéro un de la bicyclette en Europe. L’ouvrage a été conçu par des agents habitués à bâtir des routes, les « ex-DDE », comme on dit en référence aux directions départementales de l’équipement, services déconcentrés de l’Etat supprimés en 2009.

Utiliser les compétences des ingénieurs routiers pour bâtir un réseau cyclable ? Ce choix s’explique par le moratoire sur les contournements routiers, décidé en Ille-et-Vilaine après les élections départementales de 2021. « A ce moment-là, on s’est interrogé, on s’est demandé à quoi on servait », confie Pierre Ewald, directeur des grands travaux d’infrastructures au département.

« Cela a été difficile pour eux, mais nous avons adapté l’organigramme et créé une direction des mobilités qui n’existait pas », indique Schirel Lemonne, conseillère départementale (divers gauche). Les services, une centaine de personnes au total, ont été en partie réaffectés à la réalisation du plan Vélo, décidé lors du mandat précédent. Quelque 70 millions d’euros financent la création de 24 pistes dites « à haut niveau de service » qui doivent strier le département.

« Nous avons réussi à ruser »

« Le département accueille 10 000 nouveaux habitants chaque année. Nous voulons éviter que l’usage de la voiture individuelle augmente dans les mêmes proportions. C’est une projection à cent ans », assure Schirel Lemonne. Après un voyage d’étude en Belgique, les agents ont rédigé un « référentiel très complet » pour les aménagements cyclables, avance Pierre Ewald. « Nous concevons de véritables routes à vélo, en partant de notre cœur de métier », explique Katell Colas, cheffe de service études et travaux. Si le département n’a pas officiellement de compétence en matière de mobilité, « nous avons réussi à ruser », admet Mme Lemonne, car cet échelon maîtrise la voirie et les services qui la conçoivent.

Dans la Manche voisine, l’exécutif a choisi de transformer une partie de son réseau routier, 8 000 kilomètres au total, en axes cyclables. Le département s’est appuyé sur un décret d’avril 2022 qui élargit le concept de « voie verte », jusque-là réservée aux piétons et aux cyclistes, désormais ouverte aux riverains et aux engins agricoles. La formule permet de créer davantage d’axes sans pénaliser la desserte motorisée locale. Pour Axel Fortin-Larivière, vice-président (divers centre) chargé des déplacements dans le département, c’est une opportunité : « La mobilité de demain nous permet de repenser le réseau routier. »

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