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A New York, les parents accros aux groupes WhatsApp pour s’échanger les bons tuyaux

Chaque jour, Bridget, une New-Yorkaise de 36 ans, voit défiler sur son téléphone des dizaines de messages WhatsApp qui partent un peu dans tous les sens. « Salut, je suis à la recherche d’une nounou à plein-temps pour mon fils de 8 mois », « Coussin d’allaitement à donner, contactez-moi en message privé », « Quelqu’un aurait-il un siège auto à nous prêter jusqu’à samedi ? » Conseils sur les écoles ou pédiatres du quartier, les poussées dentaires ou un plombier à appeler d’urgence… La jeune femme, qui préfère ne pas donner son nom de famille, fait partie du groupe « BedStuy Parents », qui rassemble près de 1 000 mères et pères de Bedford-Stuyvesant, ce quartier populaire de Brooklyn en voie de gentrification.

Si elle a parfois du mal à suivre le nombre de messages – qui peut monter à plus de cinquante par jour –, celle qui élève seule deux enfants de 4 et 2 ans apprécie cet espace de discussion. Apparu en plein milieu de la pandémie de Covid-19, en août 2020, ce groupe, que Bridget a rejoint grâce à un lien d’invitation envoyé par un autre membre, est pour elle une aide précieuse. Elle s’y est même fait de nouveaux amis, sans compter le côté pratique de ce forum. « Je suis mère célibataire, je ne suis pas originaire de New York et ma famille ne vit pas ici, explique la jeune femme, qui fait du mécénat d’entreprise dans une banque d’investissement. Je peux y demander conseil. J’ai ainsi créé un réseau et obtenu un soutien qu’il peut être difficile de trouver par ailleurs. »

Bridget est aussi inscrite sur le groupe WhatsApp de la classe de sa fille aînée qu’elle décrit comme « informatif, pour indiquer que l’école sera fermée tel jour ou qu’il y a des poux, ce genre de choses ». « Mais on s’y sent un peu jugé, je n’ai pas l’impression que ce soit très ouvert aux questions ou commentaires », ajoute-t-elle. Rien à voir, selon elle, avec le fil « BedStuy Parents ».

Site quasi professionnel

Difficile de dire combien la capitale culturelle et économique des Etats-Unis compte de ces groupes informels que l’on retrouve principalement sur WhatsApp, Signal ou Facebook et dont le fonctionnement peut fortement varier. Le plus ancien, « Park Slope Parents » – « PSP » pour les initiés –, remonte à 2002. Imaginé à l’époque sur Yahoo! par une mère de famille, son succès a été quasi immédiat dans ce quartier de l’ouest de Brooklyn où affluaient de jeunes familles chassées par les prix de l’immobilier déjà prohibitifs de Manhattan.

Vingt-deux ans plus tard, sa fondatrice, Susan Fox, 58 ans, est à la tête d’une véritable institution, qui compte 7 500 membres, et dont la réputation dépasse largement les frontières du quartier – seulement 52 % habitent encore Park Slope, devenu l’un des plus recherchés et chers de Brooklyn. « Les groupes de parents, lorsqu’ils sont bien organisés, aident les mères et pères dans leur cheminement, considère celle qui tire désormais ses revenus de cette activité. Ils permettent de donner un sens à tout ce qui touche à la parentalité. »

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