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Agde : nouvelles mises en examen dans l’affaire de la voyante ventriloque

Gilles d’Ettore, le maire d’Agde (Hérault), à Montpellier, le 21 juin 2023.

La rocambolesque affaire « Sophia M. », du nom de cette voyante ventriloque qui avait persuadé le maire de la ville d’Agde (Hérault), Gilles d’Ettore, de lui accorder divers avantages et privilèges, n’en finit pas de provoquer des déflagrations dans le département et au-delà.

M. d’Ettore, ancien député (Les Républicains), placé en détention provisoire depuis sa mise en examen jeudi 21 mars pour « détournement de fonds », « prise illégale d’intérêts » et « corruption », connaîtra vendredi 5 avril la décision concernant son éventuelle remise en liberté sous contrôle judiciaire, demandée en référé par son conseil, Jean-Marc Darrigade. « Il est tombé du dixième étage, mais il a retrouvé un peu de combativité », confie ce dernier au Monde.

Sophia M., également placée en détention provisoire à Nîmes à la suite de sa mise en examen notamment pour « escroquerie et recel de détournement de fonds », devrait, elle aussi, formuler une demande de remise en liberté mardi 9 avril, selon son nouvel avocat, Me Luc Abratkiewicz – contacté, ce dernier n’a pas été en mesure de nous répondre. Elle avait dans un premier temps fait savoir, par le truchement de son précédent conseil, qu’elle renonçait à cet appel, avant de changer d’avis.

La voyante, qui a reconnu lors de sa garde à vue user depuis des années de ses dons de ventriloquie pour abuser de ses interlocuteurs, n’est sans doute qu’au début d’un long parcours judiciaire : mercredi 26 mars, un entrepreneur relatait anonymement, sur le site d’information montpelliérain Le Métropolitain, avoir été lui aussi victime de Sophia M. De 2017 à 2020, la médium aurait usé de sa ventriloquie pour se faire passer pour l’archange Gabriel, afin de lui soutirer plusieurs milliers d’euros et obtenir une mise en relation avec un cadre de la caisse d’allocations familiales de l’Hérault.

Dizaines d’auditions

Le récit de cet entrepreneur est similaire à celui de M. d’Ettore : traversant une période difficile sur le plan personnel, il serait allé consulter Sophia M. Elle aurait facturé 2 000 euros pour un « forfait » lui permettant de communiquer avec sa défunte mère. Cette dernière aurait alors demandé à l’entrepreneur de venir en aide à la voyante, en lui faisant rencontrer des personnes haut placées au sein de la caisse d’allocation familiales de l’Hérault ou de la police.

Dans un second temps, l’homme aurait reçu des appels téléphoniques d’une « voix de l’au-delà », lui demandant de rendre les mêmes services à Sophia M. Au total, entre 2017 et 2020, la voyante lui aurait soutiré 10 000 euros, avant qu’il ne finisse par rompre les ponts. A la lumière de l’affaire d’Agde, il déclarait dans son entretien son intention de déposer plainte contre la voyante. Contacté, le parquet de Béziers n’a pas souhaité préciser si une nouvelle plainte était enregistrée dans ce dossier.

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