Le site ArcelorMittal de Florange (Moselle) n’avait plus vu autant de journalistes depuis les années de présidence de François Hollande (2012-2017). La différence, c’est qu’ils n’y ont pas été accueillis, jeudi 4 avril, par des cordons de syndicalistes en colère, mais par une direction tout sourire. C’est d’abord dans son « digital lab », symbole du virage moderne pris par le site, que l’aciériste a présenté les flammes olympiques et paralympiques dont il a fourni l’acier.
Si la brame – les blocs d’aciers utilisés pour la confection – est arrivée du site de Châteauneuf (Loire), entre Lyon et Saint-Etienne, c’est à Florange qu’elle a été laminée à chaud et à froid. Les bobines ont ensuite été envoyées sur le site de Woippy (Moselle), où les feuilles ont été découpées avant d’être envoyées à différents partenaires qui ont réalisé les assemblages.
Ce travail de longue haleine a débouché sur cet objet élancé haut de 70 cm, pesant à peine 1,5 kg et à l’épaisseur d’acier d’à peine 0,7 mm. Une prouesse, assure Franck Wasilewski, chef de projet : « Tout a été fabriqué en France et a nécessité environ 8 000 heures de développement. Il a fallu transformer l’image envoyée par le designer Mathieu Lehanneur en objet unique à production quasi industrielle. Tout a été un défi technologique. Cela nous a obligés à sortir de notre zone de confort. »
Le centre de recherche de Maizières-lès-Metz, situé à quelques kilomètres de Florange, y a travaillé avec celui d’Avilès, en Espagne. « Il a fallu être sacrément innovant. Nous avons proposé différents prototypes en différentes matières, mené des tests de tenue à la chaleur », ajoute Jean-Luc Thirion, à la tête du centre mosellan, qui sera traversé, le 27 juin, par le relais olympique.
« Nous avons utilisé un acier à basse émission carbone, symbole du tournant pris par la sidérurgie. La précision et la finesse de notre gros outil industriel ont été mises à disposition de cet objet d’art », commente Jean-François Malcuit. Le directeur de l’usine est de loin le plus fier. Il sait par où son site est passé. « Florange est toujours là », clame à la cantonade le dirigeant. Il fait référence à 2012, lorsque François Hollande avait assisté, impuissant, à la fermeture des hauts-fourneaux, la traînant ensuite comme un boulet pour le restant de son quinquennat, après avoir vu son premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et son ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, se déchirer autour d’une nationalisation.
« Florange est aujourd’hui un centre d’excellence »
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