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Trafic de stupéfiants : la maire d’Avallon placée en détention provisoire à l’issue de sa garde à vue

La quiétude de la petite ville d’Avallon (Yonne) a basculé en soixante-douze heures. Soit la durée de la garde à vue de sa maire, Jamilah Habsaoui (DVG), interpellée dimanche matin dans le cadre d’une enquête sur un trafic de stupéfiants. Au sortir de ces trois jours et deux nuits d’auditions, l’édile de 46 ans a été mise en examen et placée en détention provisoire, mercredi 10 avril en début de soirée, comme l’a indiqué le parquet d’Auxerre dans un communiqué de presse.

Après avoir été entendue, à huis clos, par le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire d’Auxerre, elle a été incarcérée. Elle n’est pas la seule mise en cause dans cette affaire : quatre autres personnes ont également été mises en examen pour trafic de stupéfiants et placées en détention provisoire, tandis qu’un dernier individu est ressorti libre, sous contrôle judiciaire, pour raisons médicales. A ce stade, aucune information n’a fuité sur la présence, parmi ces personnes, des frères de Mme Habsaoui, qui ne constituait pas la cible prioritaire de la brigade de recherches de la gendarmerie d’Avallon (6 000 habitants). De source proche de l’enquête, ce sont surtout deux d’entre eux, dont l’un en particulier était déjà connu de la justice pour des affaires de stupéfiants, qui intéressaient les gendarmes.

Une particularité du dossier rendait cette enquête, initiée au mois d’octobre 2023, particulièrement sensible : les frères de l’élue pouvaient « se livrer à l’achat et la revente de manière habituelle de produits stupéfiants depuis le domicile de leur sœur », toujours selon les déclarations du procureur de la République d’Auxerre, Hugues de Phily.

70 kg de résine de cannabis, 983 grammes de cocaïne

Les moyens mis en œuvre pour les investigations avaient été décuplés lors de l’opération lancée dimanche 7 avril, à 6 heures du matin. Au total, 75 militaires ont été mobilisés, avec l’apport de chiens renifleurs et le renfort de la section de recherches de Dijon. Le cadre de cette intervention spectaculaire n’est pas anodin : elle s’inscrit dans une opération dite « Place nette XXL » promue par le ministère de l’intérieur, en cours sur cette zone depuis quelques jours.

De source proche de l’enquête, on indique que ce dossier, certes « déjà bien avancé », a été inclus dans le périmètre d’une opération « Place nette » pour en accroître les résultats : les enquêteurs, s’ils s’attendaient sans doute à mettre au jour des produits stupéfiants, n’avaient peut-être pas anticipé l’ampleur de leurs découvertes à l’occasion de leur intervention.

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