« Des civils ont été tués à Gaza » par des bombes américaines, déplore Joe Biden
Le président américain, Joe Biden, a prévenu mercredi qu’il « ne livrerait pas » certaines armes à Israël, dont les Etats-Unis sont le premier soutien militaire, en cas d’offensive majeure contre Rafah.
Interrogé sur la décision américaine de suspendre la semaine dernière la livraison d’une cargaison de bombes, le président américain a dit, dans une interview à la chaîne CNN : « Des civils ont été tués à Gaza à cause de ces bombes », et ajouté : « C’est mal. »
Selon un haut responsable américain, les Etats-Unis ont suspendu la semaine dernière la livraison d’une cargaison composée « de 1 800 bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 1 700 bombes de 500 livres (226 kg) », alors que l’armée israélienne se préparait à lancer une offensive « limitée » selon elle à Rafah, que d’aucuns craignent comme étant le prélude à un assaut d’ampleur.
« S’ils entrent à Rafah, je ne leur livrerai pas les armes qui ont toujours été utilisées (…) contre des villes », a dit, mercredi, Joe Biden « Nous ne livrerons pas les armes et les obus d’artillerie qui ont été utilisés » jusque-là, a ajouté le président américain.
C’est la première fois que le démocrate de 81 ans pose ainsi publiquement des conditions au soutien militaire américain à Israël. Il a toutefois assuré que les Etats-Unis continueraient à « assurer qu’Israël est protégé par le Dôme de fer », son bouclier de défense antiaérienne.
Interrogé sur l’opération militaire qu’Israël a d’ores et déjà lancée à Rafah, Joe Biden a dit qu’elle ne touchait pas des « centres de population », jugeant que l’Etat hébreu n’avait « pas encore » franchi une ligne rouge dans cette localité du sud de la bande de Gaza où plus d’un million de Palestiniens se sont réfugiés.
« Je l’ai dit clairement à Bibi [le premier ministre, Benyamin Nétanyahou] et au cabinet de guerre, ils n’auront pas notre soutien s’ils entrent vraiment dans les centres de population », a dit le président américain. « Nous ne prenons pas nos distances avec la sécurité d’Israël, nous prenons nos distances avec la capacité d’Israël de faire la guerre dans ces zones », a-t-il ajouté.