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L’avenir de la voiture électrique se heurte à de nouveaux risques, économiques et politiques

Sur la chaine de montage de l’usine Electricity Renault Douai (Nord), en mai 2022.

Le temps se couvre pour la « watture ». Parvenue en un temps record à trouver sa place sur le marché – presque une immatriculation sur cinq en France au mois d’avril –, la voiture électrique aborde une phase plus délicate de sa conquête annoncée de l’univers automobile. Les embûches se multiplient et ses adversaires montent au front, au point que son ascension semble moins irrésistible qu’elle n’apparaissait il y a quelques mois.

Les ventes ne se sont certes pas effondrées, mais la part de marché des voitures à batteries à perdu 2,5 points en Europe en comparaison du premier trimestre 2023, principalement à cause des coupes claires opérées dans les aides publiques dont elles bénéficient, premières cibles des mesures de rééquilibrage budgétaire. Surtout en Allemagne, où le bonus écologique a brutalement disparu en décembre 2023.

La conclusion, lundi 6 mai, d’un nouveau contrat de cinq ans entre la filière automobile et le gouvernement afin d’atteindre deux millions de véhicules électrifiés produits en France à l’horizon 2030 – contre cinq cent mille actuellement – vise à donner des perspectives et de la crédibilité à l’électrification. Pourtant, d’autres signaux confirment que l’électrique a perdu de sa superbe.

Aux grandes marques allemandes, qui se sont jetées à corps perdu dans l’électrification de leur gamme, cette transition n’a rien d’un long fleuve tranquille. Mercedes-Benz a annoncé une baisse de 24,6 % de son bénéfice net et un recul de 4,4 % de son chiffre d’affaires au premier trimestre, deux contre-performances rares, largement imputables à la régression de 8 % de ses ventes de modèles électriques. Pour sa part, le groupe Volkswagen a vu son bénéfice net fondre dans des proportions comparables (la baisse atteint 21,6 % au premier trimestre) en raison notamment de la mévente de sa gamme de véhicules à batterie particulièrement en Chine, son premier marché.

Alors que Tesla, également confronté à une baisse de la demande, va supprimer plus de 10 % de ses effectifs, les équipementiers sont à la peine, eux aussi. Valeo a vu son chiffre d’affaires fondre de 1 % au premier trimestre, en raison de « déceptions sur les volumes de voitures électriques ». Une étude du cabinet AlixPartners rendue publique fin avril fait apparaître une stagnation des intentions d’achat des particuliers… sauf en Chine.

Débat à l’Assemblée nationale

Ces brusques retours de manivelle commencent à faire planer un doute sur la pérennité de la voie tracée par l’Europe, qui a fixé à 2035 la fin des ventes de voitures neuves équipées d’un moteur thermique. Une perspective de plus en plus ouvertement contestée par certains constructeurs, auxquels il n’a pas échappé que leurs rivaux chinois sont moins à l’aise sur le terrain du moteur à essence.

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