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« Les énergies renouvelables sont les seules capables d’augmenter nos capacités de production d’électricité décarbonée d’ici à 2030 »

En juin, nous élirons, pour cinq ans, le Parlement européen. L’horizon 2030 est celui de l’urgence climatique et de la nécessaire transition énergétique pour nous placer sur une trajectoire limitant l’augmentation des températures à moins de 2 degrés.

Au-delà de l’efficacité et de la sobriété énergétiques, premiers leviers de cette transition, la France et l’Europe doivent investir dans des moyens de production d’électricité décarbonés d’ici à 2030 pour parvenir à un mix totalement sans carbone d’ici dix ans, à même d’électrifier les secteurs des transports, du bâtiment et de l’industrie.

En 2023, l’électricité en Europe reposait sur 44 % d’énergies renouvelables, 33 % de combustibles fossiles (charbon, gaz et pétrole), 23 % de nucléaire. Selon RTE [Réseau de transport d’électricité], ces chiffres étaient respectivement de 29 %, 6 % et 65 % pour la France.

Contre la volatilité des prix

L’urgence climatique, c’est maintenant ! D’ici à 2035, la production d’électricité nucléaire en Europe ne pourra augmenter de façon significative compte tenu des délais de construction de nouvelles centrales. Les énergies renouvelables sont donc les seules capables d’augmenter nos capacités de production d’électricité décarbonée d’ici là. Un projet de centrale solaire peut se réaliser en deux à trois ans, un parc éolien en trois à cinq ans. Les énergies renouvelables permettent, en outre, de lutter contre la volatilité des prix de l’énergie dans le contexte géopolitique particulièrement instable.

Les investissements annuels dans les énergies renouvelables électriques dépassent désormais ceux réalisés dans toute autre forme d’énergie dans le monde, en Europe et en France. En 2023, d’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les ajouts de nouvelles capacités photovoltaïques et éoliennes ont augmenté de 50 % par rapport à 2022 et croissent exponentiellement. Photovoltaïque et éolien représentent plus de 12 % de la production d’électricité mondiale ; ils étaient inexistants au début des années 2000.

Ce déploiement spectaculaire est dû au fait qu’elles sont désormais les plus compétitives pour la production d’électricité : beaucoup moins coûteuses que les énergies fossiles ou que le nouveau nucléaire. Les prix du photovoltaïque ont été divisés par un facteur supérieur à 10 en moins de dix ans. Ceux de l’éolien ont également très fortement baissé.

La variabilité n’est plus un obstacle

Plusieurs scénarios réalisés par différentes institutions (RTE, EDF, Ademe…), montrent que la variabilité de l’éolien et du photovoltaïque n’est plus un obstacle à leur pénétration massive dans les mix électriques. Les échanges transfrontaliers d’électricité, le stockage de l’énergie (batteries, hydroélectricité, cogénération biomasse et bientôt l’hydrogène), ainsi que la gestion intelligente du réseau et de la demande, apportent la flexibilité nécessaire pour atteindre des taux d’énergies renouvelables dans le mix supérieurs à 70 % ou 80 %.

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