Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a appelé, samedi 18 mai, à la levée des barrages, qui continuent de bloquer le territoire et son poumon économique du Grand Nouméa. Il « condamne fermement toute entrave à l’accès des populations à leurs besoins essentiels », a précisé un communiqué.
L’état d’urgence a permis de retrouver un calme très partiel depuis vendredi. L’agglomération, vers laquelle avaient convergé, en début de semaine, quelque 10 000 militants ou jeunes délinquants, selon les autorités, demeure en proie au désordre. Le bilan officiel des violences était, vendredi, de cinq tués par balle dont deux gendarmes et trois Kanak. Mais un père de famille caldoche a été tué, samedi, dans le nord de la Grande Terre, en voulant franchir un barrage à Kaala-Gomen, a révélé la chaîne La 1ère, une information confirmée par une source de la gendarmerie à l’Agence France-Presse.
« On est en train de s’entre-tuer, on ne peut pas continuer comme ça, a déclaré Vaimu’a Muliava, chargé de la fonction publique au gouvernement local. On va se relever très très difficilement. Mais il est encore temps. Libérez les accès ! C’est un mot d’ordre qui n’est pas que celui du gouvernement, mais celui de la population. »
Selon La 1ère, 146 établissements commerciaux et publics « ont brûlé ou sont en cours d’embrasement ». La liste des cibles ne semble pas close : des appels à s’attaquer aux mairies ont été entendus sur les réseaux sociaux.
Encore « de sérieux affrontements »
La cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), mise en place par le Front de libération nationale kanak et socialiste, affirme passer des consignes de modération. Dans un communiqué, vendredi, elle répète avoir « mobilisé le pays pour une cause noble », l’indépendance, et tient « l’Etat pour responsable des pertes de vies humaines, des exactions et des saccages du tissu économique du pays ». Un double discours, selon l’exécutif, à Paris, qui qualifie la CCAT d’organisation « mafieuse violente ».
Dans les quartiers pavillonnaires de Nouméa, où le calme règne, les habitants des « comités de protection » ont mis en ligne des vidéos de repas amicaux et multiculturels. « Courage ! Le Haut-commissaire a lui même dit que les comités de protection des quartiers devaient être maintenus », les a encouragés Virginie Ruffenach, présidente du Rassemblement (droite).
Mais des témoignages font état de miliciens armés engagés dans des chasses à l’homme contre les émeutiers. Et les quartiers nord, comme ceux des communes de Dumbéa ou de Païta, continuent d’être en proie à de vives tensions.
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