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Elections européennes : Valérie Hayer mise en difficulté par son allié néerlandais au Parlement

Arrivée de Valérie Hayer sur scène lors d’un meeting, le 7 mai 2024.

Un nouveau gouvernement aux Pays-Bas, et c’est Valérie Hayer qui est encore un peu plus fragilisée. Quand, le 13 mai à La Haye, le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) de l’ex-premier ministre libéral Mark Rutte a accepté d’entrer en coalition avec le Parti pour la liberté (PVV) du dirigeant d’extrême droite Geert Wilders, il n’a pas arrangé les affaires de la tête de liste de la majorité présidentielle aux élections européennes. Car le VVD et les eurodéputés macronistes siègent au Parlement européen dans le même groupe politique – Renew. Aujourd’hui, Valérie Hayer se retrouve de facto partenaire, à Bruxelles, d’un parti qui gouverne avec l’extrême droite.

L’affaire tombe mal à quelques semaines du scrutin, alors que Mme Hayer a fait du combat contre les populistes l’un des moteurs de sa campagne, et qu’elle est largement devancée dans les sondages par le Rassemblement national. Elle affaiblit, aussi, ses attaques contre Raphaël Glucksmann, dont la liste réunissant le Parti socialiste et Place publique menace de lui ravir sa deuxième place. Valérie Hayer, qui critique régulièrement « l’impuissance » de l’essayiste au sein de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D), devrait, en effet, avoir les plus grandes difficultés à rompre son union avec le VVD.

Jeudi 23 mai, Raphaël Glucksmann, qui organisait une conférence de presse pour lancer son « appel de résistance contre l’extrême droite européenne », a demandé une « clarification » à Emmanuel Macron, qu’il considère être, plus que Valérie Hayer, « le patron des libéraux européens ». Il a exhorté le « groupe libéral [à] exclure la formation des Pays-Bas ». « Cet engagement doit être immédiat », a-t-il poursuivi, appelant Renew à « exprimer une ligne claire, quitte à perdre quelques députés » et à ne pas « repousser la décision après les élections ».

« Nous n’avons pas la main »

Dès le 16 mai, Valérie Hayer avait dénoncé l’alliance de ses alliés du VVD avec l’extrême droite de Geert Wilders, jugeant qu’« une entente avec un tel parti revient à se mettre en dehors des valeurs que nous portons ». Le 21 mai, sur BFM-TV, elle ajoutait qu’au lendemain des élections européennes, « le 10 juin, je réunirai mon groupe politique pour aborder cette question », avant de préciser, reconnaissant implicitement son impuissance : « Mais je ne suis pas, moi, la seule décisionnaire. »

De fait, Valérie Hayer, toute cheffe de groupe qu’elle soit, n’a pas les moyens de décider seule d’exclure le VVD de Renew. Cette prérogative revient à l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE) – alliée de Renaissance au sein du groupe Renew –, à laquelle est rattachée la formation néerlandaise. Le parti n’a aucune intention, à ce stade, de sanctionner le parti néerlandais. A défaut de pouvoir exclure ce dernier, Valérie Hayer pourrait, certes, tenter de se séparer de chacun de ses cinq élus. Mais, pour ce faire, elle doit avoir le soutien d’une majorité de son groupe. Dès lors que 65 des 102 eurodéputés de Renew appartiennent à l’Alliance, ce scénario semble tout aussi improbable.

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