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En Europe et en France, l’embryon d’une filière des métaux

Il a fallu attendre mars 2023 pour que l’Union européenne (UE) propose un cadre de contrôle des métaux indispensables à la transition énergétique et à la défense. Lithium, cuivre, nickel, cobalt, manganèse et terres rares sont devenus incontournables pour fabriquer des batteries de voitures électriques, des panneaux solaires ou des systèmes militaires de guidage. Or la Chine contrôle une grande partie des marchés de ces métaux, tant pour leur extraction que pour leur raffinage, au risque d’utiliser cette position dominante comme une arme économique et géopolitique dans les décennies à venir.

Le Critical Raw Materials Act édicté par l’UE en 2023 prévoit que, d’ici à 2030, les Européens soient en mesure d’extraire au moins 10 % de leurs métaux consommés et de raffiner au moins 40 % des minerais. Des objectifs auxquels s’ajoute le développement d’une filière de recyclage. Le plan européen est ambitieux au regard des faibles ressources minières de son sous-sol, et il arrive tard comparé aux politiques chinoise mais aussi américaine en la matière.

L’objectif de sécurisation des approvisionnements en métaux stratégiques a commencé, en effet, il y a plus de vingt ans en Chine. En 2001, Pékin a lancé son premier programme de développement de sa filière métallurgique à l’échelle internationale. Du côté des Etats-Unis, la prise de conscience a débuté une décennie plus tard, en 2011, sous la présidence de Barack Obama. Mais le tournant s’est vraiment produit à partir de 2017 et l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, qui a déclaré l’état d’urgence économique sur ces questions. Une politique offensive poursuivie depuis par son successeur, Joe Biden.

Simplification du code minier

Plusieurs projets d’extraction ont été annoncés en Europe ces dernières années : en Suède pour du graphite et des terres rares ; au Portugal, en Allemagne et en Finlande pour du lithium, etc. Mais le continent ne pourra guère sécuriser plus de 20 % à 30 % de ses besoins, à l’horizon 2030, selon les experts. De quoi plaider pour des partenariats stratégiques avec des pays producteurs considérés comme « amis ». L’UE a signé en ce sens un protocole d’accord, mardi 28 mai, avec l’Australie, qui est un des plus grands producteurs mondiaux de minerais critiques, et notamment de lithium.

En France, le rapport de Philippe Varin, l’ancien patron de Peugeot Citroën et ex-président de France Industrie, sur les métaux critiques, a sonné l’alarme. Remis à Emmanuel Macron en 2022, il indique que la France dépend à près de 100 % de l’extérieur pour ses approvisionnements en métaux nécessaires à la transition énergétique.

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