Le décollage du vaisseau Starliner de Boeing a été annulé samedi 1er juin à moins de quatre minutes du lancement, en raison d’un problème technique n’étant pas clairement identifié dans l’immédiat, a annoncé la Nasa.
Il s’agit du deuxième report du décollage en moins d’un mois pour cette mission, qui doit permettre à Starliner de transporter pour la première fois des astronautes de la Nasa vers la Station spatiale internationale (ISS).
Le décollage était prévu samedi à 12 h 25 de Cap Canaveral en Floride (18 h 25 heure de Paris). Les astronautes de la Nasa, Butch Wilmore et Suni Williams, deux vétérans de l’espace, étaient installés à bord de la capsule, placée au sommet d’une fusée Atlas V du groupe ULA.
Mais le compte à rebours a été stoppé au dernier moment par un système qui s’est enclenché automatiquement, pour une raison encore inconnue, a expliqué la Nasa. Les équipes de ULA, Boeing et la Nasa ont ensuite mis la fusée dans une configuration sécurisée afin que les deux astronautes puissent en sortir.
Des dates de repli pour le décollage sont théoriquement possibles dimanche, ainsi que mercredi ou jeudi prochain, mais l’analyse du problème rencontré devra être réalisée avant d’annoncer une nouvelle date.
Boeing joue sa réputation
Seule une poignée de vaisseaux américains ont transporté des astronautes par le passé. Après l’arrêt des navettes spatiales en 2011, les astronautes de la Nasa ont dû voyager à bord des vaisseaux russes Soyouz.
C’est pour mettre fin à cette dépendance qu’en 2014, l’agence spatiale américaine a passé un contrat de 4,2 milliards de dollars avec Boeing et de 2,6 milliards avec SpaceX pour le développement de nouveaux vaisseaux.
A la surprise générale, SpaceX a largement battu Boeing en acheminant ses premiers astronautes jusqu’à l’ISS dès 2020. Une fois Starliner opérationnel, la Nasa souhaite alterner entre les vols de SpaceX et ceux de Boeing.
Déjà ébranlé par des problèmes de sécurité sur ses avions, Boeing joue sa réputation sur cette mission test, qui doit servir à démontrer que son vaisseau est sûr avant de commencer les missions régulières vers l’ISS.
Pour la Nasa, l’enjeu est également de taille : disposer d’un deuxième véhicule lui permettrait de mieux gérer d’éventuelles situations d’urgence.
Une mission qui a déjà pris des années de retard
L’annulation samedi est un nouveau revers pour cette mission, qui a déjà pris des années de retard. Début mai, le décollage avait déjà été annulé au dernier moment à cause d’un problème sur une valve de la fusée, qui a depuis été changée. Une petite fuite d’hélium a ensuite été découverte sur l’un des propulseurs du vaisseau. Mais Boeing et la Nasa avaient décidé de ne pas la réparer, ce qui nécessiterait de démonter Starliner.
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« Nous pensons vraiment que nous pouvons gérer cette fuite », a déclaré vendredi Steve Stich, responsable du programme commercial des vols habités à la Nasa. Elle ne s’est pas agrandie durant les préparatifs pour le vol samedi matin, a fait savoir l’agence.
Ces contretemps n’étaient que les derniers d’une série de mauvaises surprises. En 2019, lors d’un premier test sans équipage, le vaisseau n’avait pas pu être placé sur la bonne trajectoire et était revenu sans atteindre l’ISS. Puis en 2021 un problème de valves bloquées sur la capsule avait entraîné le report d’une nouvelle tentative. Le véhicule vide avait finalement réussi à atteindre l’ISS en mai 2022.
D’autres problèmes découverts ensuite, notamment sur les parachutes freinant la capsule lors de son retour dans l’atmosphère, avaient de nouveau engendré des retards.